Bruxelles/Washington/Montreuil - Juste avant que les négociations de
l’Organisation Mondiale du Commerce à Hong Kong ne commencent, le 13
décembre 2005, un nouveau rapport expose les dangers des négociations
commerciales actuelles pour les peuples et l’environnement de notre planète.
Le rapport intitulé « La tyrannie du libre-échange » est rendu public
aujourd’hui 8 décembre, par les Amis de la Terre / Friends of the Earth
International, le plus grand réseau écologiste mondial [1]. Ce document est
téléchargeable - en anglais et en espagnol - grâce au lien suivant :
www.foei.org/publications/pdfs/tyranny.pdf.
Il illustre, à l’aide d’une douzaine d’études allant du Danemark à
l’Indonésie, les conséquences environnementales et sociales que les
politiques commerciales « libérées » ont sur des secteurs essentiels comme
les forêts, la pêche, les mines, l’eau et la biodiversité.
En 36 pages, le rapport démontre que les pratiques de l’agriculture
intensive et la libéralisation du commerce international provoquent des
bouleversements sociaux, des dégâts environnementaux et même la famine, plus
particulièrement dans les pays en voie de développement. En effet, ce sont
les petits paysans qui sont les plus vulnérables aux pressions qui suivent
l’ouverture des marchés et qui se voient souvent forcés de quitter leurs
terres transformées en plantations.
Des exemples pris aux Philippines, en Indonésie et aux Seychelles confirment
les craintes que 40 millions de petits pêcheurs qui dépendent des ressources
de l’océan pour nourrir leurs familles ont d’être balayés par la concurrence
si l’OMC baisse les tarifs douaniers sur la pêche. Il est question en effet
de supprimer les mesures commerciales destinées à protéger les communautés
de petits pêcheurs, même dans les pays en voie de développement.
Pour Ronnie Hall des Amis de la Terre / Friends of the Earth International,
« il faut en finir avec le mythe d’un marché libre de toute entrave comme
solution à la pauvreté. Les accords commerciaux bilatéraux ou multilatéraux
qui fonctionnent en parallèle, sont aussi opaques et nuisibles que l’OMC. Ce
dont nous avons besoin maintenant, c’est de stopper toutes négociations sur
la libéralisation du commerce et de procéder à un examen urgent des impacts
que les règlements du commerce international ont sur les populations pauvres
et l’environnement.
Les négociations actuelles ont pour but de libérer le marché dans de
nombreux secteurs allant de l’agriculture aux services, en passant par les
ressources naturelles. Pour les plus pauvres, l’accès aux ressources
naturelles est la base même de leur nourriture, de leurs médicaments, de
leurs combustibles et de leurs moyens de subsistance. Libéraliser le secteur
des ressources naturelles pourrait renforcer encore les énormes inégalités
qui existent déjà dans le système économique mondial actuel, rendant les
pauvres plus pauvres, et les riches plus riches. » [2]
Les représentants de différents groupes Amis de la Terre (Australie,
Allemagne, Haïti, Indonésie, Ile Maurice, Malaisie, Norvège, Philippines,
Suisse, Togo, Royaume Uni, Etats-Unis, Uruguay) seront à Hong Kong pour
présenter les conséquences négatives des règlements commerciaux sur
l’environnement, les peuples indigènes et les pauvres, qu’ils soient
paysans, ouvriers, ou pêcheurs.