La transparence des candidats à la présidentielle sur leur santé : une question qui divise clairement les Français selon un sondage réalisé par Odoxa pour la MNH, le Figaro et France Inter [1]
Un 50-50...
Si la moitié des Français juge que les candidats doivent la transparence, l’autre moitié considère au contraire que cela ne regarde qu’eux.
A propos de la polémique sur Hillary Clinton, 50% des Français estiment qu’« il est normal d’attendre une totale transparence des candidats sur leur santé car le choix d’un futur Président est une affaire trop grave pour que l’on risque d’élire une personne malade ».
49% pensent, au contraire, que « la santé de chacun relève de la vie privée, on n’a pas à exiger d’un candidat qu’il livre tous les détails concernant sa santé ».
De même, 52% des Français estiment que les Présidents de la République qui ont caché par le passé leur maladie ont eu tort de le faire tandis que 47% trouvent qu’ils ont raison.
Ce 50-50 cache une grande hétérogénéité des perceptions selon le sexe et l’âge.
Les femmes et les plus jeunes défendent la notion de vie privée tandis que les hommes mettent en avant la nécessaire transparence. Sur l’âge, la variation des résultats est spectaculaire : 66% des 18-25 ans pensent que la santé des candidats relève de la vie privée, quand 70% des 65 ans et + considèrent qu’ils nous doivent la transparence. Les jeunes sont 70% à trouver que les présidents qui nous ont caché la vérité sur leur état de santé ont eu raison quand 71% des 65% et + jugent au contraire qu’ils ont eu tort.
Seule, la révélation d’une maladie grave limiterait l’envie de voter pour le candidat
concerné Les Français sont très majoritairement d’accord (à 61%) pour dire que leur envie de voter pour un candidat serait impactée par l’annonce d’une grave maladie dont il serait atteint. Nos anciens présidents ont bien pressenti ce résultat. Après les faux bulletins de santé de Georges Pompidou qui faisaient passer sa maladie de Waldenström pour une simple grippe, la classe politique avait convenu que les futurs présidents de la République devraient rendre compte de leur état de santé ; cela n’a pas empêché François Mitterrand de cacher sa maladie après son accession au pouvoir et même de se représenter en 1988...
[1] Réalisé les 15 et 16 septembre 2016 sur un échantillon de 999 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus