En pleine polémique médiatique après le décès, la semaine dernière, d’un second patient greffé d’un cœur artificiel Carmat, Odoxa et la MNH ont souhaité interroger les Français sur leur rapport aux avancées scientifiques dans la médecine [1]. En effet, 20 à 25 nouveaux patients doivent être implantés prochainement.
89% des Français convaincus qu’un jour la science et la technologie permettront de guérir des maladies graves comme le sida ou le cancer
Il ressort de ce sondage, paradoxalement à ce contexte tragique, une conviction renforcée de nos concitoyens sur leur soutien aux avancées scientifiques. 80% d’entre eux estiment en effet qu’il « ne faut surtout pas retarder ces implantations sur de nouveaux patients car il en va de leur survie et du progrès de la santé » contre seulement 18% estimant à l’inverse que « ces décès devraient inciter à différer les futures décisions d’implantation d’un cœur artificiel sur de nouveaux patients ».
Au-delà de « l’affaire Carmat », les Français sont convaincus (90%) « qu’un jour la science et la technologie permettront à des patients de vivre pendant des années sans difficulté avec des organes vitaux greffés comme un cœur ».
En revanche, la seule chose à laquelle ils ne croient pas, sont les progrès technologiques qui « permettront de créer à l’avenir un homme bionique mi-homme mi-machine » (56% contre 43% n’y croient pas). 86 % des Français acceptent les risques des avancées scientifiques
Les Français ont répondu à certains items posés il y a 4 ans [2] afin de mesurer leurs perceptions depuis ces dernières années sur les progrès scientifiques. 91% des Français estiment qu’en matière d’avancées scientifiques, le risque zéro n’existe pas et 86% d’entre eux jugent que la société ne peut pas progresser sans prendre certains risques. Cela représente plus de 20 points de progression en l’espace de 4 ans.
Les Français pensent également que ces avancées ont eu un impact positif depuis 20 ans sur la société Française (81% ; +3 points depuis 2011) et estiment que grâce à la science les générations futures vivront mieux que celles d’aujourd’hui (67% ; +11 points).
En revanche, les Français n’acceptent pas l’idée que la souffrance animale puisse être légitime ou un corollaire inévitable à ces progrès scientifiques. 62% de nos concitoyens estiment ainsi que la législation sur l’expérimentation animale devrait être « renforcée afin de limiter la souffrance animale, comme pour la vivisection par exemple » alors que seulement 36% estiment au contraire qu’elle devrait être « allégée afin de permettre plus de tests sur les animaux avant l’expérimentation sur les hommes ».
[1] Le Carnet de santé des Français du mois de mai, est une enquête réalisée par
Odoxa pour la MNH, France Inter et Le Figaro, les 7 et 8 mai 2015, sur un échantillon
de 1 008 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
[2] Questions posées il y a 4 ans, en juin 2011, par IPSOS pour Logica Business
Consulting, La Recherche et Le Monde dans le cadre de leur vaste enquête sur les
Français et les sciences.