Les conditions de travail se dégradent depuis trente ans. Et les négociations entre partenaires sociaux sur la pénibilité au travail sont au point mort.
« L’homme ne doit pas perdre sa vie à la gagner. » C’est François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, qui rappelait cet adage bien connu le 16 janvier dernier, à l’occasion du grand rassemblement organisé par son syndicat pour protester contre le blocage des négociations sur la pénibilité au travail. La loi sur les retraites d’août 2003 avait en effet donné trois ans aux partenaires sociaux pour négocier sur cette question, avec deux objectifs : réduire les risques professionnels au sein des entreprises et permettre aux travailleurs ayant connu des conditions de travail particulièrement pénibles de partir à la retraite de manière anticipée (1). Les négociations ont été ouvertes en février 2005, mais les partenaires sociaux ne se sont plus réunis sur ce thème depuis plusieurs mois, le patronat refusant catégoriquement de débourser un seul centime pour financer le dispositif de départ anticipé à la retraite.