Face à la crise que traverse l’Aide sociale à l’enfance, la secrétaire d’Etat chargée de l’enfance Charlotte Caubel s’est montrée favorable à une renationalisation du système. Comment expliquer les difficultés auxquelles se heurtent enfants et professionnels de l’enfance ? Comment réparer l’ASE ?
Avec
Alice Grunenwald Juge des enfants, Première vice présidente en charge des fonctions de juge des enfants chez Tribunal judiciaire de Saint-Etienne, à la tête de l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille
Céline Gréco Professeure de médecine, cheffe du service médecine de la douleur à l’Hôpital Necker, et fondatrice de l’association Impacte
Perrine Goulet Députée Modem, Présidente de la délégation aux droits des enfants à l’Assemblée Nationale
Bien des secteurs de l’aide sociale appellent à l’aide depuis quelques mois mais celui de l’Aide sociale à l’enfance est présenté ces dernières semaines comme étant « à bout de souffle ». La semaine dernière, la secrétaire d’Etat à l’enfance, Charlotte Caubel a reconnu elle-même, dans un entretien au Figaro que la situation est incontestablement tendue. Une meilleure coopération entre l’Etat et les conseils départementaux est nécessaire, voire une renationalisation de cette aide dévolue aux départements depuis les lois de décentralisation du début des années 1980.
Manque de personnels et de formations professionnelles malgré un budget de 8 milliards d’euros par an, 370.000 enfants placés, des signalements de plus en plus nombreux après des campagnes de sensibilisation gouvernementales : la crise est bel et bien là sans que tous les acteurs ne soient d’accord sur les solutions pour en sortir.