Nous venons de subir un épisode caniculaire assez fort et assez long. C’est le deuxième depuis le début de l’été. Rassurez-vous, je ne me transforme pas en météorologue, mais je souhaite rappeler que l’économie sociale et solidaire peut et doit prendre toute sa place dans cette météorologie particulière.
D’une part, en rappelant que la destruction trop importante des ressources naturelles entraîne forcément des conséquences pour l’homme. Cette prédation des entreprises sur la nature conduit à une impasse. Là encore, je ne prône pas la décroissance (Même si on peut réfléchir à faire moins), je pense simplement qu’en (re)mettant plus l’homme et son environnement au centre des décisions économiques, on pourrait infléchir cette évolution. C’est bien ce que fait l’économie sociale et solidaire en déclarant qu’une "autre économie est possible" ?. Banco ?!
D’autre part, parce que l’ESS incarne la proximité et la solidarité, deux valeurs essentielles dans des épisodes dangereux pour les plus faibles. C’est ce que rappelle la Cloche quand elle titre son communiqué que la misère est véritablement moins pénible au soleil des grandes villes. Ou encore l’Armée du Salut qui "ose" rappeler que la distribution d’aide alimentaire continue pendant la canicule !
Imaginer que l’auxiliaire de vie ou l’aide soignante chez une personne dépendante ne représenterait que le simple salarié effectuant une tâche technique est nier la dimension relationnelle et humaine de ces missions de proximité. Et ce ne sont que deux exemples parmi l’ensemble des métiers de la proximité si mis à mal par le Ségur de la santé. L’UNIOPSS ne s’y trompe pas. La pétition "sur la crise des métiers de l’humain" lancée il y a peu recueille des milliers de signatures. la preuve en est de la reconnaissance de ces métiers. L’UNA, ADEDOM et la FNAAFP/CSF le crient également très fort en alertant sur la possible rupture de l’aide à la personne durant l’été, faute d’intervenants.
Tout cela rappelle cruellement la place de l’argent et la valeur qu’on lui donne. Et le Crédit Coopératif a justement publié une enquête intéressante sur ce que pensent les Français de ce que font les banques de leur argent. "57% d’entre eux ne savent pas ce que les banques font de leur argent et 38% d’entre eux pensent que ce n’est même pas possible de le savoir". Pourtant, la demande de sens pour l’argent n’a jamais été aussi forte. Et vous, vous savez à quoi sert votre argent ?
Et pour finir, je conclurai sur la nouvelle ministre en charge de l’ESS et des associations. Marlène Schiappa succède donc à Olivia Grégoire. Les deux ont le point commun d’être des (très) proches du Président. La première est rattachée au première ministre, la deuxième l’était à Bercy. Les instances de l’ESS se sont réjouies d’une part d’avoir récupéré un interlocuteur, d’autre part, qu’elle le soit auprès du premier ministre. Protocolairement, l’actuelle est derrière la précédente (Ministre contre ministre d’Etat). Aura-t-elle l’oreille d’Elisabeth Borne ? Et des moyens pour des ambitions supposées ? L’avenir le dira. Espérons, la société n’a jamais eu autant besoin d’ESS !
Cet éditorial est la renaissance d’une pratique abandonnée depuis 3 ans pour moi : faire un édito sur le contenu partagé. Il a le double objectif de susciter la discussion (car ce n’est que mon avis) et de mettre une focale sur quelques articles sélectionnés. Régulièrement, on me les redemandait. Je me suis toujours demandé pourquoi. Je pense qu’ils apportaient du débat dans un secteur qui, malgré ce qu’il défend, apprécie assez peu le débat, la controverse, la discussion,,... Attaché à l’économie sociale et solidaire, je le suis fortement, celle d’une transformation de la société, d’une prise en compte d’enjeux humains avant le financier, de la souveraineté des individus et des entreprises et de la coopération. Donc, je me remets à faire des éditoriaux (Vaste mot pour ma petite pratique). Celui-ci accompagne la dernière lettre aux abonnés avant la pause estivale. Jusqu’à fin août, le nombre d’articles publiés sera plus faible et il n’y aura pas de lettre avant fin août. Des articles sont programmés et je mettrai en ligne les actualités chaudes.
Alors, bel été à vous, prenez soin de vous.
Guillaume