Jusqu’à récemment, la microfinance était l’enfant chéri de la lutte contre la pauvreté. Mais la crise indienne remet en cause les fondements de cet outil d’économie sociale. Explications.
Il s’agit de crédits accordés sur de petits montants, et de très courtes périodes, à des personnes qui n’ont pas accès aux prêts bancaires classiques. En raison de cette spécificité, les taux d’intérêts de ces crédits sont relativement élevés, de l’ordre de 30 à 70% par an en moyenne. L’idée, qui a été développée il y a plus de 40 ans, a principalement trouvé à s’appliquer dans les pays du Sud, où la majorité des habitants n’a pas de revenus suffisants ou de réelles garanties pour intéresser les banques traditionnelles. Grâce à la microfinance, les ménages les plus modestes bénéficient de prêts pour financer une activité. Avec ce système vertueux, où les plus pauvres peuvent se mettre à emprunter et même à épargner, l’activité se développe, et permet de réduire la pauvreté dans le monde. En 2006, le dispositif prend de l’ampleur et gagne en notoriété grâce au professeur Mohammad Yunus et sa Grameen Bank, créée en 1976 dans le but de proposer des prêts aux pauvres du Bangladesh. Cette année là, l’institution et l’économiste sont sacrés prix Nobel de la paix pour leurs actions dans la microfinance.