Emmanuel Boutterin, le président du Syndicat National des Radios Libres , se dit choqué. Depuis quelques mois, l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) est considérée par de nouveaux acteurs comme un marché concurrentiel. L’éducation populaire devient un eldorado pour des aventuriers sans foi, des startupper sans loi, et pour quelques "ménages" de journalistes mainstream. Cela remet en question les missions des radios associatives qui ont l’expérience de l’éducation populaire depuis quarante ans.
La colère gronde au SNRL !
Pour Emmanuel Boutterin, à la tête du syndicat majoritaire des radios locales : "L’Education aux Médias et à l’Information devient un marché concurrentiel. Cela se fait sans normes et avec une commande publique locale, ou défaillante et c’est grave. L’éducation populaire et les missions de communication sociale de proximité devient un marché comme un autre. De nouveaux acteurs, issus des médias mainstream, font tout, y compris raconter des balivernes, pour pénétrer ce marché" explique-t-il. Il y a danger : une pensée unique et une pratique restrictive de l’EMI issue du corporatisme, de l’élitisme et du parisianisme. "L’Education aux Médias est l’ADN des radios libres, c’est notre travail depuis quarante ans et certains se découvrent tout a coup une fibre éducative et sociale depuis les actes criminels visant les journalistes et les crimes de masse de 2015. Parce qu’ils ont quelque chose a vendre".