Ressources Solidaires : Ces dernières années ont été riches pour le CNEA. Structuration des branches historiques, participations via l’UDES aux travaux gouvernementaux,... Le regard dans le rétroviseur, quel bilan tirez vous de l’année 2015 ?

Franck Seguin : L’année 2015 a été particulièrement riche en négociations structurantes sur les trois conventions collectives nationales portées par le CNEA : animation, sport, tourisme social et familial. Les sujets relatifs à l’introduction d’un régime obligatoire de complémentaire santé, à la portabilité du régime de prévoyance ou encore à la déclinaison de la réforme de la formation professionnelle et à l’apprentissage ont été au cœur de nos préoccupations. Ces négociations se sont concrétisées par la signature de plusieurs avenants très attendus pour répondre aux obligations légales et maintenir le bon fonctionnement de nos structures.

En parallèle, le renforcement de notre syndicat s’est poursuivi. Le second congrès qui s’est déroulé les 8 et 9 octobre 2015, auquel de nombreux adhérents ont participé, a permis au CNEA de construire sa réflexion pour les années à venir. A cette occasion, le second collège du Conseil d’administration a été renouvelé et l’élection a démontré l’intérêt de nos adhérents pour le syndicat compte tenu du nombre de candidats mais également du nombre de votants. La structuration du syndicat en régions s’est également poursuivie avec 14 représentations régionales organisées avec un ou une délégué régional.

2016 sera donc, à nouveau, une année extrêmement importante pour le syndicat. Nous devrons, en intégrant les évolutions législatives, réglementaires, économiques de nos secteurs, porter les « chantiers » suivants :
 La finalisation de la mise en place de la régionalisation et des actions dans les territoires,
 Les négociations conventionnelles vont se poursuivre sur le suivi des régimes obligatoires de santé, de prévoyance, les classifications, les salaires, (…), autant de sujets sur lesquels nous devrons rester particulièrement vigilants pour préserver vos équilibres économiques.
 Le développement des services actuels du syndicat avec notamment la mise en place d’un nouveau site internet qui intégrera notamment un espace adhérent dédié pour poser des questions juridiques et consulter nos fiches pratiques.

Ressources Solidaires : Votre congrès s’est passé. Confiance et détermination ? Quels ont été ses enjeux principaux ?

Franck Seguin : Second congrès de notre syndicat, au delà de sa fonction statutaire, cet événement a pour objectif de faire un bilan des 3 années écoulées depuis le précédent congrès, de définir une feuille de route pour les 3 années à venir et permettre l’élection du second collège du Conseil d’Administration représentant les adhérents des trois champs conventionnels couverts par le CNEA.

Pour cette édition, qui a compté 45 % de participants de plus que la précédente, les membres du Conseil d’Administration ont décidé de rythmer cette rencontre sur trois temps :
 l’avenir des branches au travers de la négociation collective et les enjeux pour les années à venir,
 l’enjeu régional,
 l’innovation sociale.

Puis de mettre en perspective les services et les missions du CNEA dans ce cadre.
Plusieurs personnalités sont venues donner corps aux réflexions du CNEA.

Ressources Solidaires : Depuis quelques années, les employeurs de l’ESS se sont structurés, développés et, à notre avis, se sont "montrés", c’est à dire, ont souhaité prendre leur place dans le paysage, au delà des instances formelles de dialogue social. Leur reconnaissance au sein des CRESS en est une preuve. Comment peut on expliquer cette volonté ? Et cette réussite ?

Franck Seguin : - une action coordonnée des structures relevant de l’ESS d’organiser au sein d’une Union (Usgeres aujourd’hui Udes),
 une légitimité renforcée par les élections aux résultats des prud’homales,
 une professionnalisation croissante des secteurs et surtout dans les champs porteurs d’emploi et d’avenir professionnel dans une logique de sens.

Ressources Solidaires : Justement... Le CNEA est l’un des principaux adhérents de l’UDES. Comment se vit la relation d’adhérent ? N’est ce pas frustrant qu’on connaisse l’UDES plus que ses adhérents ?

Franck Seguin : La reconnaissance de l’UDES est un élément crucial pour le CNEA. Seule l’UDES peut contribuer pour tous les acteurs de l’ESS au dialogue social permettant d’impliquer l’ensemble de leurs secteurs économiques en amont de la transposition législative d’accords.
Il est important que l’UDES prenne toute sa place en tant qu’organisation multiprofessionnelle.

Pas de frustration dans la mesure où le CNEA est aujourd’hui connu et reconnu par les pouvoirs publics, les organisations qui régissent nos secteurs, chaque action a ses registres d’intervention. Il s’agit de l’aboutissement d’un long travail de communication qui nous a notamment permis d’accueillir le Ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports lors de notre congrès ainsi qu’un grand nombre d’acteurs reconnus du droit du travail, du monde syndical, …

Ressources Solidaires : Après un peu plus d’un an, de votre point de vue d’employeurs de l’ESS, et majoritairement associatif, où en est on de la loi sur l’ESS ?
A t elle répondu à vos attentes d’employeurs ? De réseau ? De collectifs de militants engagés ?

Franck Seguin : Sur le plan de la meilleure identification des secteurs porteurs d’emplois : sans aucun doute
Sur le plan des mesures : mieux pensées avec ou pour nous, le mécanisme est enclenché
Sur le plan du développement des activités : il reste encore du chemin à parcourir.