IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) condamne le commerce cruel des bélugas russes (baleines blanches), capturés pour être vendus aux aquariums et aux spectacles itinérants, alors qu’un documentaire choquant révèle la profondeur réelle de la souffrance endurée par ces animaux pour le divertissement des êtres humains.
IFAW demande au gouvernement russe d’interdire la capture à l’état sauvage ainsi que le commerce des bélugas et autres cétacés avant la sortie publique du documentaire-choc Born to be Free (Nés pour être libres). Ce dernier suit le sort de 18 bélugas capturés en mer d’Okhotsk, à l’extrême Est de la Russie, pour être vendus à des aquariums.
Le film suit la première enquête du genre en Russie et fait la lumière sur le commerce international, souvent secret et trouble, des mammifères marins. Étudiant tous les aspects de la chaîne logistique, il donne un aperçu révélateur et bouleversant sur la réalité de la vie en captivité pour les animaux qui en sont victimes.
Masha Vorontsova, directrice d’IFAW Russie, explique : « Les bélugas sont des animaux très intelligents, dotés d’une structure familiale très complexe et sociale. IFAW pense que les bélugas et autres espèces de baleines ne sont pas adaptés à une vie en captivité et qu’ils sont faits pour vivre en liberté. »
« Malheureusement, on pense peu au bien-être dans ce commerce motivé par le profit. Un béluga capturé, une fois dressé à manger des poissons morts plutôt qu’à chasser des proies vivantes dans la nature, peut se vendre jusqu’à un million de dollars américains. Lorsque j’ai appris que trois jeunes femmes russes audacieuses voulaient tourner un documentaire sur ce problème, je me suis réjouie de savoir qu’IFAW allait pouvoir les aider à raconter cette histoire et à attirer l’attention du grand public sur cette problématique. Toute personne qui doute de la souffrance de ces animaux n’a qu’à regarder ce film. »
« IFAW incite vivement le gouvernement russe à interdire toute capture future de bélugas et autres cétacés. Nous demandons également au grand public de ne pas cautionner les spectacles impliquant des bélugas ou des baleines, car ils alimentent ce commerce cruel, lucratif et inacceptable. »
À l’origine, les bélugas présentés dans ce film ont été capturés pour être livrés au Georgia Aquarium d’Atlanta, aux États-Unis. Mais à l’issue d’une longue procédure judiciaire, leur importation aux États-Unis a été interdite et les bélugas ont été maintenus pendant ce temps dans d’étroits réservoirs en béton dans une station de recherche sur la côte de la mer Noire. Ces bassins extérieurs étaient cruellement proches de l’habitat naturel des baleines, offrant vue sur la mer.
Au cours de la production du film racontant leur histoire, au moins une des baleines à l’écran est morte, tandis que les baleines survivantes ont finalement été vendues et expédiées à des aquariums chinois.
IFAW travaille depuis plus de 20 ans pour protéger les bélugas russes de l’exploitation commerciale, que ce soit pour le commerce de la viande de baleine, les aquariums ou les activités touristiques nuisibles. Depuis 1995, IFAW et les chercheurs de l’Institut d’océanologie Shirshov gèrent une station de recherche non invasive qui étudie les bélugas au large des côtes des îles Solovki dans la mer Blanche et évalue les menaces qui pèsent sur cette espèce. En 1999, IFAW a mené une campagne couronnée de succès pour faire interdire la chasse commerciale des bélugas russes destinée à approvisionner le Japon en viande de baleine.
La première du film, produit en Russie et au Royaume-Uni avec le soutien d’IFAW, a eu lieu à la cérémonie d’ouverture de l’ECOCUP International Green Film Festival (Festival international du film vert ECOCUP) à Moscou, le 24 février.
Le film sortira ensuite en salle en Russie, à l’occasion de la Journée mondiale de la Terre (le 21 mars) puis en France et en Allemagne sur Arte. Il sera également disponible au Royaume-Uni sur Channel 4 et dans le reste du monde sur Netflix.
La bande-annonce du documentaire Born to be Free
Born to be Free est présenté à l’ouverture de l’ECOCUP International Green Film Festival, à l’October Cinema Center de Moscou. Le festival se déroule du 24 février au 2 mars.