Les sites dédiés au financement des projets se multiplient. Mais la réglementation française freine son développement.
Quel est le point commun entre le tubeToi + moidu chanteur Grégoire, la brasserie La Goutte d’Or, à Paris, la bande dessinée Le Chômeur et sa belle et un taxi-brousse qui désenclave les zones rurales du nord du Niger ? Tous ces projets ont vu le jour grâce à un financement participatif. Autrement dit, avec l’argent de « micro-investisseurs » réunis sur Internet. Le crowdfunding met en relation l’épargne des ménages avec des « porteurs de projet » via des sites spécialisés. On donne, prête ou place une somme allant de 1000 à 5000 euros, parfois plus, pour soutenir le projet de son choix. La clé de ce type de financement est la multiplication des petites sommes collectées : les porteurs de projets peuvent espérer accumuler un capital s’élevant jusqu’à 100.000 ou 200.000 euros.
L’idée est en plein essor. Selon FinPart, collectif qui regroupe les acteurs de ce secteur, 6 millions d’euros ont été récoltés sur les sites français de ce type (Ulule, Spear, Xetic…) depuis 2010. Sans compter le leader, My Major Company - le site qui a permis de produire le premier album de Grégoire -, qui revendique 12 millions d’euros récoltés, ayant permis de lancer 70 projets… sur un total de 42.000 artistes qui ont tenté leur chance sur le site.