Vouloir surveiller plus étroitement les chômeurs pour limiter le nombre d’offres non pourvues relève d’une erreur de diagnostic.
Combien d’offres non pourvues ?
Le fantasme est vieux, mais inoxydable : il y aurait en France un important vivier d’emplois délaissés par des chômeurs plus prompts à vivre de l’assistanat qu’à rechercher activement un travail.
François Rebsamen, ministre du Travail, l’a réactivé le mois dernier en assurant que 350 000 offres d’emploi ne trouveraient pas preneurs en France.
Mais d’autres chiffres, plus élevés encore, circulent également.
Effectivement cette réaction est inoxydable...et pourtant tous les experts du marché du travail tentent d’expliquer, réexpliquer régulièrement les choses. "Mettre des chômeurs en face d’emplois non pourvus" nécessite que les profils correspondent...ce serait si simple, dans le cas contraire. Les postes à pourvoir le sont pour deux raisons principales : le niveau de compétences et de qualification élevé au regard de celles possédées sur le marché du travail, les conditions de travail proposées (travail en temps partiel voire très partiel, salaire, coupures, etc.).
Qu’il y ait des chômeurs qui ne cherchent pas de travail, ce n’est pas nouveau, mais cela n’est pas la règle.
La difficulté principale est l’inadéquation offre-demande, et la formation ne peut tout résoudre dans cette situation.