Vivre et travailler au pays. Depuis 1961, le slogan a sacrément voyagé. De la lutte contre les fermetures des Forges de l’Adour dans les Landes, il est passé chez les autonomistes bretons, au Larzac ou à Tarnac. Aujourd’hui, l’expression est martelée par des mouvements comme les Amap (Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne) ou les tenants de la « souveraineté alimentaire ».
Mais elle l’est aussi par des dirigeants de la planète, comme le Bolivien Evo Morales, l’Américain Barack Obama ou le Français Nicolas Sarkozy. Si, si. La bourrasque financière, les délocalisations, les licenciements boursiers et l’effritement du commerce international sont passés par-là. Notre Président parle de taxe carbone aux frontières, et jure qu’il ne laissera pas la France se désindustrialiser les bras croisés. Son ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, propose une prime à la relocalisation des entreprises. Certaines ont fait de très mauvaises expériences en délocalisant et sont rentrées au bercail. A cause, notamment, des coûts de transports élevés. Et la hausse attendue des prix de l’énergie, et les mesures contre le changement climatique, devraient accélérer le mouvement.