A l’occasion des grèves et manifestations initiées sur la question des retraites et alors que le gouvernement veut instaurer les franchises dites "médicales", la Ligue des droits de l’Homme, attachée à défendre et promouvoir l’universalité et le caractère indissociable de tous les droits, rappelle que les droits sociaux forment un élément essentiel du combat pour les droits de l’Homme.

Toute personne doit avoir le droit à un revenu de remplacement décent lorsqu’elle est privée de salaire - en cas de chômage, de maladie et à la retraite. Le droit à la santé doit être respecté ; il n’est pas tolérable de faire payer les malades - curieux emploi du mot de "franchise" - pour les malades encore plus gravement atteints.

Nous devons refuser ce qui semble bien être une "entreprise de rupture" avec le principe de solidarité inscrit au cœur de la Sécurité Sociale, principe selon lequel chacun cotise en fonction de ses revenus et est soigné en fonction de son état de santé, principe selon lequel chacun cotise en fonction de ses revenus pour payer les retraites des personnes âgées. Toute remise en cause de ce système généralisée et solidaire conduirait inéluctablement à de nouvelles et graves régressions des droits sociaux, à la montée de la précarité et des inégalités en matière de soin, de revenu et de pension, porteuses d’injustice croissante et d’aggravation des fractures sociales et générationnelles.

Comment pourrait-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et développer les conquêtes sociales, alors que la production de richesses continue de considérablement augmenter ? Le respect des droits sociaux demeure naturellement indissociable du combat pour l’égalité, la juste répartition de l’impôt et des cotisations et le partage des richesses.