Malgré des promesses de logement, des SDF vivent toujours sur le canal Saint-Martin. Enquête sur ces campements de fortune qui durent.
L’Assemblée nationale reprend à partir d’aujourd’hui l’examen du projet de loi sur le droit au logement opposable (Dalo). C’est le moment qu’a choisi Augustin Legrand, fondateur des Enfants de Don Quichotte, « pour reprendre en main comme au début » le campement du canal Saint-Martin laissé en déshérence depuis quelques semaines. « Ça a mal tourné, car ce n’était plus encadré. On va regrouper les tentes, resserrer le campement pour mieux surveiller. Une équipe de dix personnes va être chargée de la sécurité et de la médiation », a affirmé hier Marco Russo, 42 ans. Cet homme originaire de Corse, SDF depuis un an, fait partie des anciens campeurs du canal qui se sont vu attribuer des logements. Il a obtenu un studio de 18 m2 « tout équipé », dans un immeuble social qui vient à peine d’être livré à Boulogne-Billancourt. Mais il a décidé de revenir dormir sur le canal par solidarité et pour que le campement ne tourne pas mal. Hier soir, une dizaine de tentes ont été ajoutées pour des sans-abri qui se sont présentés sur place. « C’est impossible de dire non à une personne qui arrive en détresse », souligne Marc Russo.