Aussi bien lors de sa campagne électorale qu’à l’occasion de la constitution de son premier gouvernement ou du choix des candidats pour les élections législatives, le nouveau président de la République et son mouvement La République En marche se réfèrent avec insistance à la « société civile ». Si la reconnaissance de la place de celle-ci n’est pas sans précédent, pour la première fois le pouvoir politique affiche avec netteté son intention d’aller au-delà des simples effets d’annonce et de sortir du schéma classique de l’instrumentalisation. Celle-ci passait, jusqu’ici, par l’intronisation (sans lendemain) de quelques personnalités emblématiques à des postes ministériels ou de responsabilités. Cette légitimation et cette valorisation de la société civile – même si ce que ce terme recouvre suscite d’infinies controverses – au niveau individuel mais aussi collectif apparaissent, dès lors, comme un des éléments-clés du corpus doctrinal du nouveau quinquennat.
Certes la confirmation que le processus ne se limitera pas au seul recrutement de cadres politiques destinés à remplacer les prédécesseurs issus des partis (et objets d’un rejet massif de l’électorat) passera aussi par la mise en œuvre de stratégies de type collaboratif promouvant les initiatives citoyennes.