(Emile Malet, Directeur de la revue Passages, coorganisatrice du Forum de Paris, 3e Forum mondial du développement durable)
Le réchauffement climatique fait resurgir de vieilles « brûlures » qui ont meurtri l’histoire de l’humanité : des maladies endémiques refont surface ; la pauvreté et l’insalubrité s’affichent dans l’indifférence ; des cataclysmes naturels dévastent des territoires sans protection et engloutissent des populations fragiles en Asie, aux Amériques, en Afrique ; les oiseaux migrent de nos contrées pendant que les laissés-pour-compte du sous-développement émigrent pleins d’illusions vers les villes lumières.
En somme, le monde brûle, et qu’avons-nous d’autre à proposer sinon cette mondialisation des égoïsmes qui voit de grandes puissances - et la première d’entre elles affichant une insoutenable légèreté écologique - s’affronter sur de nécessaires régulations et contraintes énoncées par le protocole de Kyoto pour réduire la pollution dans nos villes et nos campagnes ? Egoïsme, quand tu nous tiens, aurait diagnostiqué le docteur Freud.Certes, il serait exagéré, voire inconséquent, de rendre une élévation de 0,6 degré Celsius - telle est l’augmentation de température constatée au cours du siècle écoulé - totalement responsable de l’ensemble des calamités naturelles.