Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, et Jean-Marc Borello, président du groupe SOS, présentent les grandes lignes du rapport sur la réforme des contrats aidés.
Les contrats aidés ? Ce n’est pas « l’alpha et l’oméga de la politique de l’emploi », a lancé mi-novembre Emmanuel Macron aux élus locaux, qui dénonçaient la baisse des contrats subventionnés par l’Etat (310 000 en 2017, contre 457 000 en 2016). Pour 2018, l’objectif est de 200 000 nouveaux emplois aidés, exclusivement dans le secteur non marchand. Moins nombreux donc, mais mieux ciblés et plus efficaces. C’est la philosophie du rapport remis ce mardi à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, intitulé « Donnons-nous les moyens de l’inclusion ». Son auteur Jean-Marc Borello, surnommé le Bill Gates du social, est président du groupe SOS (numéro un européen de l’économie sociale et solidaire) et aussi celui qui murmure à l’oreille... d’Emmanuel Macron.
Vous avez commandé en septembre un rapport sur l’insertion des personnes les plus en difficulté. Sont-elles les oubliées de votre politique ?
Muriel Pénicaud. Aujourd’hui, la croissance repart de manière robuste, mais elle n’est pas inclusive par nature. Les personnes les plus éloignées de l’emploi n’en profiteront pas forcément. Or, 1,4 million de chômeurs cherchent un emploi depuis plus de deux ans et 1,3 million de jeunes ne sont ni en formation ni en emploi. La croissance ne peut pas tout. Si nous n’avons pas une action vigoureuse, il n’y aura pas d’accès à l’emploi pour ces publics.