Alors que le Monde vient de révéler ce que devraient être les contours de la loi d’habilitation sur les ordonnances « travail », l’INSEE vient de porter un rude coup aux fondements purement idéologiques des textes à venir en publiant une enquête auprès des chefs d’entreprises précisant que la législation du travail, les fameuses rigidités du Code, ne constituent pas et de loin le principal frein à l’embauche.
Dans le même temps, l’UDES qui se revendique comme l’unique représentant des employeurs de l’Economie sociale et solidaire, si elle défend, comme la CGPME, la place des accords de branche, confirme son soutien à la démarche des ordonnances, réclame plus de souplesse et soutient par exemple le développement des CDI de missions.
Le GOEES, en tant que groupement d’employeur de l’ESS, tient dans ce contexte à réaffirmer son opposition au démantèlement du Droit du travail, entamé par la loi El Khomri et poursuivi par les ordonnances Macron et notamment son attachement à la hiérarchie républicaine des normes. Il souligne la contradiction dans laquelle la France va se trouver avec les règles internationalement reconnues de l’OIT.
En tant que représentant notamment des grands Comités d’Entreprises employeurs il réaffirme aussi son engagement pour le maintien, voire le développement des institutions représentatives du personnel dans leur diversité et leur complémentarité.
Si changement il doit y avoir c’est à travers un nouveau Code du Travail plus protecteur des salariés et débarrassé des multiples exemptions patronales qui en font la lourdeur et l’illisibilité. A cet égard il suit avec intérêt les travaux conduits par la CGT ou les équipes universitaires autour d’Emmanuel Docklès.
Le GOEES participera à toutes les initiatives de mobilisation sociale contre des textes d’inspiration MEDEF qui ne règleront en rien les problèmes d’emploi et de travail dans notre pays.
Il dénonce les procédés employés pour porter de graves atteintes aux droits des salariés : ordonnances, l’été et dans la sidération des élections récentes qui s’est traduite par des taux d’abstention records. A cet égard il rappelle l’ample soutien populaire aux luttes menées dans un large consensus syndical au printemps 2016 qui contraste avec la faible représentativité de la majorité sortie des urnes en juin.