Le commerce équitable a bonne presse. L’idée généreuse qui consiste à faire payer un produit à son juste prix, protégeant ainsi les petits producteurs contre une surexploitation dictée par le marché, connaît un vif succès. Mais voilà, l’histoire est vieille comme le libéralisme : quand l’image est belle, elle devient une proie pour toutes les récupérations. D’où cette question : le commerce équitable peut-il sauvegarder ses principes fondateurs ? Ou est-il condamné à n’être plus qu’un argument de communication ? La bataille fait rage.
Qui ne connaît ou ne croit connaître le commerce équitable ? Les produits Max Havelaar ou Bio-équitable prennent de plus en plus de place dans les rayons de la grande distribution. Les cafés d’Afrique et d’Amérique latine exhalent leurs parfums dans nos cuisines. Une Quinzaine du commerce équitable a lieu chaque année au mois de mai ; on en était en 2005 à la cinquième édition. Les ventes de produits, de plus en plus médiatisés, ne cessent d’augmenter. Aucun doute : le commerce équitable a le vent en poupe.