Le collectif des associations citoyennes participera à l’assemblée générale de la CPCA le 4 juillet, qui verra la participation de Mme Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative. A cette occasion, la CPCA renouvèlera ses instances dirigeantes. C’est un moment important pour l’avenir du monde associatif. En effet, l’élection d’un nouveau président survient à une période charnière, où une nouvelle politique associative se met en place dans un contexte radicalement différent du passé.
Dans ces conditions le Collectif des Associations Citoyennes a choisi d’adresser au futur président ses vœux et ses attentes. Ce travail prend la forme d’une lettre, jointe ci-dessous, que je vous invite à découvrir.
Ce que nous attendons du nouveau président de la CPCA
Lettre du Collectif des Associations Citoyennes
La CPCA va renouveler le 4 juillet ses instances dirigeantes. C’est un moment important pour l’avenir du monde associatif. Tout d’abord nous voulons remercier André Leclercq pour son action pendant l’année écoulée. Il y a parfois des présidents « de transition » qui ont une grande influence quand ils impulsent un aggiornamento. L’ouverture à tous et l’annonce d’une refondation de la CPCA témoignent du travail réalisé.
L’élection d’un nouveau président survient à une période charnière, où une nouvelle politique associative se met en place dans un contexte radicalement différent du passé. Il est essentiel que la CPCA joue son rôle pour dialoguer avec les pouvoirs publics. Cela suppose toutefois que les coordinations et les grands réseaux associatifs acceptent au moins en partie de lui déléguer leur parole politique, les éventuelles différences d’appréciation étant débattues. Dans la période passée, chacun a parfois essayé de se sauver seul et cette atomisation a été une cause d’affaiblissement des associations.
Aujourd’hui, 3 questions majeures vont faire l’objet de discussions dans les prochains mois :
Une nouvelle étape de la décentralisation favorisant un renouveau démocratique. Comme ont montré les dernières échéances électorales, un nouveau souffle doit être trouvé, associant associations et collectivités. Celles-ci sont et seront de plus en plus les principaux financeurs des actions associatives, notamment les intercommunalités. Face aux conséquences de la crise financière, écologique, démocratique, durement ressentie sur tous les territoires, associations et collectivités doivent agir ensemble. Cela suppose d’instaurer des conseils de développement au niveau intercommunal, dans lesquels les associations comme les citoyens aient toute leur place.
Une politique nationale de la vie associative privilégiant la contribution des associations à l’intérêt général et au bien commun. Il est nécessaire de définir une nouvelle réglementation qui reconnaisse la diversité des situations associatives, en reprenant la base des circulaires de 2000, 2002 et 2007 issues de la première conférence de la vie associative. Mais il faut également légiférer pour donner une sécurité aux services d’intérêt général, c’est-à-dire de sécuriser les actions dont la mission « vise à répondre aux besoins vitaux de l’être humain et à lui permettre de bénéficier de ses droits fondamentaux », ce qui ne se limite pas aux seuls services sociaux d’intérêt général mais englobe l’éducation populaire, la culture, etc.. dans une optique qui affirme l’ensemble des finalités de l’action associative.
La montée en puissance de l’économie sociale et solidaire, accompagnée avec une offensive des entrepreneurs sociaux, des banques coopératives et de certaines mutuelles pour que ce terme regroupe toutes les entités qui se réclament d’un statut coopératif mutuel ou associatif, sans aucun égard pour les pratiques réelles, les solidarités effectives ou la démocratie interne. Offensive également pour absorber la politique associative en la réduisant à sa dimension économique et à la création d’emplois.
Il nous parait essentiel que dans ces débats le nouveau président ou la nouvelle présidente défende avec la même détermination toutes les associations. Sur 1,3 millions d’associations, 35 000 relèvent de la réglementation européenne et parmi elles 3000 comptent plus de 100 salariés. Les besoins ne sont pas les mêmes et nous devons travailler de façon différenciée :
Il est essentiel, face à une politique européenne qui reste d’inspiration néolibérale, de trouver des solutions qui permettent aux associations employeuses d’agir au service de l’intérêt général, de sécuriser leurs financements dans la durée et de lutter contre l’instrumentalisation et la banalisation de leurs actions.
Mais il est tout aussi essentiel de soutenir la diversité associative et d’apporter un appui aux petites et moyennes associations en luttant contre les tendances simplificatrices nées de la RGPP, qui poussent certaines collectivités à vouloir regrouper l’ensemble des petites associations sous la houlette de grandes entités. La multiplicité des associations sur le terrain est indispensable à la vie sociale, culturelle, sportive, démocratique des territoires, tout comme à l’éducation populaire et à la mise en mouvement des citoyens. C’est un trésor national que la CPCA doit défendre.
La CPCA doit également avoir la volonté de différencier, comme l’a fait François Hollande le 10 mars, les « associations menant des activités qui ne répondent pas à l’intérêt général et adoptent un fonctionnement et des objectifs identiques à ceux d’une entreprise, » afin de pouvoir mieux défendre la spécificité des associations travaillant au service de l’intérêt général et du bien commun.