Parce que la grande bourgeoise Lagarde veut pouvoir faire ses courses, Les petites caissières ne pourront plus rester en famille le dimanche ?
Mme Christine Lagarde trouve décidément tout désuet, en ce qui concerne les droits des salariés. Hier, elle jugeait que les « 35 h relevaient d’un autre temps ». Aujourd’hui, elle trouve que la loi pourtant unanimement adoptée à l’Assemblée nationale en 1906 et maintenue depuis un siècle pour le bien de tous, est caduque. Plus de repos dominical : travaillez tôt, travaillez tard, travaillez le dimanche aussi. Même les apprentis de 15 ans.
Le fait que les syndicats y soient opposés, mais aussi toutes les associations de petits commerçants, ne fait pas réfléchir Mme Lagarde : elle propose d’ouvrir sur « la base du volontariat » comme le lui a demandé (encore lui, il s’occupe de tout) l’incontournable vedette imposée des médias, le président omnipotent Sarkozy.
Le problème, pour Mme Lagarde et M. Sarkozy c’est encore une fois qu’ils font semblant d’ignorer le « b-a-ba » du droit, que le « volontariat » n’existe pas en droit du travail. Pas un salarié de ce pays n’est « volontaire ». Tout salarié est subordonné, et seul l’employeur décide, ou non, du travail le dimanche s’il y en a et s’il en veut. Tout comme pour les heures supplémentaires, le salarié n’est ni « libre » ni volontaire. Le Conseil d’état a déjà maintes fois écarté l’argument du « volontariat » contre les employeurs qui voulaient l’utiliser pour justifier leurs infractions en ouvrant illégalement le dimanche.
On nous dit qu’une majorité de français sont « pour » l’ouverture le dimanche : oui, mais une majorité de français sont aussi "contre" le fait de travailler eux-mêmes le dimanche !