78 % des entrepreneurs sociaux estiment que leur moral est bon, et 72 % pensent qu’il va encore s’améliorer l’an prochain.
Néanmoins, les problématiques de financement de leur activité pèsent sur le moral de plus de 70 % d’entre eux.
Si près de la moitié des sondés placent l’entrepreneuriat social comme un enjeu prioritaire et/ou important de la campagne présidentielle, 65 % ne se sentent pas assez écoutés par les pouvoirs publics.
Dans le cadre de la 2 ème saison de La Fabrique Aviva, son opération de mécénat destinée à doter des projets entrepreneuriaux utiles et innovants d’une enveloppe d’1 million d’euros, l’assureur Aviva a souhaité en savoir plus sur le profil, le moral et les attentes des entrepreneurs sociaux en France.
A ce titre, Aviva et La Ruche, en partenariat avec le Mouves, INCO et les UP Conférences ont renouvelé, avec OpinionWay, le Baromètre du Moral des Entrepreneurs de l’Economie Sociale et Solidaire [1].
« L’entrepreneuriat social se porte bien et c’est une bonne nouvelle ! Les initiatives innovantes sont plus nombreuses et cela se ressent dans la qualité des projets déposés sur la plateforme de La Fabrique Aviva ou encore dans les structures que nous accompagnons à travers notre fonds Aviva Impact Investing France. Cependant, ce moral est intrinsèquement dépendant de la capacité des entrepreneurs sociaux de pouvoir financer leur projet. C’est pourquoi nous avons un rôle à jouer, en tant qu’assureur de référence des TPE et PME, dans le financement de l’économie en général et de l’économie sociale en particulier », commente Patrick Dixneuf, Directeur Général d’Aviva France.
"Les entrepreneurs sociaux, en ce qu’ils sont avant tout des entrepreneurs, sont naturellement soucieux de la baisse des financements publics initiée il y a quelques mois déjà. Pour autant, si leur optimisme si caractéristique n’est pas entamé, c’est qu’ils ont la particularité d’avoir toujours cherché à compenser tout ou partie des aides d’état : via des collectes auprès de particuliers et de fondations d’entreprises par exemple, ou encore en intégrant des écosystèmes comme le nôtre, qui les poussent à innover dans leurs modèles économiques, de sorte à les rendre plus rapidement performants. Le secteur a donc raison de ne pas s’inquiéter de son avenir, et ses acteurs auraient tort de ne pas garder ce moral qui a si grandement contribué à leur succès", explique Bruno Humbert, Président de La Ruche.
Qui sont les entrepreneurs sociaux en France ?
Les résultats de ce baromètre dressent un premier portrait-robot de l’entrepreneur de l’économie sociale et solidaire en France.
Celui-ci est le plus souvent un homme (64 %), provincial (60 %) et jeune. En effet, 76 % des sondés ont moins de 50 ans, et 1/3 a même moins de 35 ans. L’entrepreneur social travaille majoritairement dans de petites structures, comptant moins de 5 collaborateurs (54 %).
Leurs champs d’action ? Le lien social, l’inclusion & la citoyenneté (29 %), l’environnement, la biodiversité & l’énergie (27 %), ou encore l’emploi, l’éducation & la formation (24 %).
Les entrepreneurs sociaux ont le moral !
Les entrepreneurs interrogés sont optimistes. 78 % d’entre eux estiment ainsi que leur moral est bon, voire très bon (28 %), qu’il s’est amélioré (53 %) et même qu’il va s’améliorer (72 %). A l’inverse, il est à noter que seuls 38 % des entrepreneurs tous secteurs confondus sont confiants concernant l’avenir de la situation économique de leur entreprise [2].
Effectuer une activité qui a du sens pour la société influe donc positivement sur le moral des entrepreneurs sociaux. Ils sont d’ailleurs 36 % à l’affirmer. Ainsi aujourd’hui, plus de 9 entrepreneurs sociaux sur 10 choisiraient à nouveau l’entrepreneuriat social et solidaire si c’était à refaire.
Le financement : la première priorité des entrepreneurs sociaux
D’une manière générale, parce qu’ils sont avant tout des entrepreneurs, les facteurs qui ont le plus d’influence sur leur moral sont les problématiques de financement de leur activité (69 %), les résultats financiers de l’entreprise (58 %) et l’équilibre vie privée/vie professionnelle dont ils jouissent (53 %).
C’est pourquoi, Aviva, acteur pionnier dans l’accompagnement de l’entrepreneuriat social et solidaire s’engage dans la première cause de préoccupation des entrepreneurs sociaux, à tous leurs niveaux de développement :
en mettant en lumière des projets utiles et innovants via l’initiative de mécénat La Fabrique Aviva ;
en incitant le grand public à prendre part au financement de start-ups à fort impact social ou environnemental, via son partenariat avec la plateforme d’investissement participatif 1001PACT.com.
en finançant des entreprises sociales via son fonds doté de 30 millions d’euros Aviva Impact Investing France.
La Ruche, consciente des défis rencontrés par les entrepreneurs sociaux, s’est donnée pour mission depuis 2008 de créer les écosystèmes les plus propices au lancement et au développement pérenne des entrepreneurs qu’elle accueille. A la fois, en proposant :
l’accès à des espaces de travail et d’innovation inspirants et accessibles ;
l’intégration à un réseau de pairs, d’experts et de partenaires, en local et au national.
La Ruche a pour objectif d’appuyer les entrepreneurs sociaux dans la recherche de leur modèle économique, notamment en les incitant à consolider leur offre de produits et/ou services afin de renforcer leurs portes-feuilles clients et d’accéder à de nouveaux marchés.
Appel aux pouvoirs publics : les entrepreneurs sociaux ne sentent pas assez écoutés
En termes de confiance, si l’on se projette sur l’année à venir, les entrepreneurs sociaux ont pleinement confiance dans leur structure (93 %), ce qui représente une augmentation de 9 points par rapport à 2015. Par ailleurs, Il est à noter que les acteurs de l’économie sociale et solidaire ont plus confiance dans leur structure que les entrepreneurs de façon générale, qui sont seulement 38 % à être optimistes quant aux perspectives de leur entreprise [3]. Les entrepreneurs sociaux ont également confiance dans leurs partenaires (90 %) et dans les ressources internes à l’entreprise (87 %). Leur confiance dans le marché français s’est même nettement améliorée avec une hausse de 36 points en 2 ans (76 % en 2017 vs 40 % en 2015).
Cependant, les entrepreneurs se méfient des institutions, puisque seuls 17 % ont confiance dans la politique et 65 % ne se sentent pas assez écoutés par les pouvoirs publics. Or, ils sont près de la moitié (49 %) à considérer l’entrepreneuriat social comme un enjeu prioritaire de la campagne présidentielle et 43 % à considérer que c’est un enjeu important, même si non prioritaire.
Concernant la priorisation des chantiers à soutenir, la fracture est également présente. En effet, si les entrepreneurs sociaux s’accordent à dire que le champ d’action sur lequel il est le plus urgent d’intervenir est celui du lien social, de l’inclusion, et de la citoyenneté (pour 31 % des
répondants), devant l’emploi, l’éducation & la formation (27 %), et devant l’environnement, la biodiversité & l’énergie (26 %), seuls 16 % des répondants pensent que c’est le mieux encouragé par les pouvoirs publics.
[1] Consultation menée auprès d’un échantillon de 194 entrepreneurs sociaux interrogés en ligne du 1 au 10 mars 2017 (baromètre complet disponible sur demande). La première édition du baromètre avait été initiée en 2015 par La Ruche, Orange, le Mouves, avec OpinionWay.
[2] Source : Baromètre des Professionnels réalisé par Odoxa pour Aviva en novembre 2016.
[3] Source : Baromètre des Professionnels réalisé par Odoxa pour Aviva en novembre 2016.