Son patron dit souvent que sa voix ne compte pas plus que celle de la standardiste et qu’il peut se faire virer chaque année. Première Scop de France, Chèque Déjeuner est la vitrine du mouvement coopératif. La preuve qu’on peut croître de 20 % par an et rivaliser avec les multinationales des titres restaurants (Sodexo et Accor) tout en restant fidèle aux valeurs de l’économie solidaire.
Trotskistes. En pleine diversification, ce groupe de plus de 1 800 salariés basé à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) fait néanmoins figure d’exception. Avec Acome, un fabricant de câble normand de 1 450 salariés, Chèque Déjeuner est l’unique Scop française ayant atteint cette taille. Née en 1964 et numéro 3 mondiale de l’émission de titres et cartes de services, la société réconcilierait presque le plus virulent des trotskistes avec l’entreprise. Ici, le salaire moyen est d’environ 3 000 euros brut, les plus bas salaires sont 40 % supérieurs au Smic et l’échelle des rémunérations va de 1 à 7 contre 1 à 35 dans une multinationale américaine. « Les cadres ont des salaires un peu inférieurs à ce qu’ils auraient ailleurs », note son PDG, Jacques Landriot, qui se contente « largement » de ses 10 000 euros par mois. Mais les employés sont payés 30 % au-dessus de la moyenne. « C’est un choix de société qui nous va bien, poursuit-il. Nous privilégions l’entraide et la collaboration entre les salariés, pas la compétition. »
ah ouais j’adore !!!