L’Association des paralysés de France (APF) tient à alerter sur la situation d’élèves handicapés qui vont composer 9h par jour durant le baccalauréat, contrairement aux 8h maximum quotidienne, annoncé par Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale.

En effet, M. Peillon a déclaré que les élèves en situation de handicap bénéficiant d’un temps supplémentaire pour réaliser les épreuves pourraient reporter l’une d’entre elles le samedi 22 juin, afin que leurs journées n’excèdent pas 8h d’examens. Mais il n’a cité que les sections ES et STG. L’APF, qui salue cette bonne nouvelle et la prise en charge de cette question par le ministère, regrette que cette décision ne concerne pas les élèves de toutes les sections !

Ainsi, l’APF a été saisie de la situation de Nathan, élève à Bordeaux en terminale L, qui bénéficie d’une majoration de temps de 50% et composera donc durant 9h demain !

Cette inégalité de traitement est inacceptable !

L’APF demande que tous les élèves en situation de handicap, quelle que soit leur majoration de temps, puissent bénéficier d’un report d’épreuve durant la semaine du baccalauréat, de façon à ce qu’aucun d’entre eux ne compose plus de 8h par jour !

M. Peillon a annoncé, le 17 mai dernier, des aménagements du calendrier du bac afin que les élèves en situation de handicap, bénéficiant d’une majoration de temps, n’aient pas plus de 8h d’épreuves par jour. Cette nouvelle a entraîné un report d’épreuves au samedi 22 juin pour les candidats des sections ES et STG. L’APF salue cette initiative qui permet d’apporter une solution à un problème récurrent, mais déplore que tous les élèves en situation de handicap ne soient pas concernés !

En effet, la majorité des élèves en situation de handicap bénéficient d’un tiers-temps supplémentaire pour mener à bien leurs épreuves, mais certains élèves, peuvent bénéficier d’une majoration de temps plus importante, en raison de leur handicap.

C’est le cas de Nathan, élève en terminale L à Bordeaux, qui bénéficie, sur demande motivée du médecin compétent, d’une majoration de temps de 50%. Au lieu de 6h d’épreuves prévus demain, Nathan aura 9h d’épreuves : histoire-géographie de 7h30 à 13h30 puis littérature de 14h30 à 17h30 !

Nathan et sa famille souhaitent donc que ce dernier puisse reporter l’une des épreuves le samedi 22 juin, comme ses camarades des sections ES et STG, ce qui lui a été refusé !

Le ministère propose à Nathan d’étaler ses épreuves entre juin et septembre. Cette réponse n’est pas acceptable ! Pourquoi une telle inégalité de traitement entre sections ?

Les sessions de bac en septembre doivent rester des sessions de remplacement, en cas d’empêchement pour passer les épreuves en juin ; elles ne doivent pas devenir la norme pour les élèves en situation de handicap ! Par ailleurs, passer une partie de son baccalauréat en septembre engendre de nombreuses complications pour préparer une rentrée dans le supérieur, en termes notamment de logement adapté à trouver et d’accompagnements à organiser.

L’APF demande donc au ministère de permettre à tous les élèves en situation de handicap, quelle que soit leur section ou leur majoration de temps, de ne pas avoir plus de 8h d’examens dans la même journée, et de permettre un report d’épreuve, si nécessaire, sur la session de juin et non en septembre !