Ouverte 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, cette crèche privée d’un quartier difficile vit sous pression depuis qu’une employée refusant de quitter son voile a été licenciée.
Tout était prêt, jusqu’au cocktail de vin rosé au pamplemousse qui attendait les convives à l’entrée de la salle. Ce mardi 19 mars, les soutiens de la crèche Baby Loup, réunis dans la Maison des associations de solidarité, à Paris, espéraient pouvoir trinquer à la fin d’un éprouvant feuilleton judiciaire. Raté ! Le vin servira à consoler plutôt qu’à célébrer.
Plus tôt dans la journée, la Cour de cassation a, en effet, rendu un jugement qui a semé la consternation : le licenciement de la salariée de Baby Loup qui refusait d’ôter son voile islamique « constitue une discrimination en raison des convictions religieuses et doit être déclaré nul ». Au contraire du conseil de prud’hommes et de la cour d’appel de Versailles qui avaient déjà jugé l’affaire - et débouté la plaignante -, les magistrats ont considéré que les règles de laïcité en vigueur dans le service public ne s’appliquent pas au sein de la crèche, qui est une entreprise privée.