Le Gouvernement a choisi de publier à la veille de Noël, sans même un communiqué de presse, le tableau de bord 2010 des indicateurs de la pauvreté en France (et non comme les années précédentes le 17 octobre, journée mondiale du refus de la misère). ATD Quart Monde déplore que de tels chiffres soient publiés en catimini dans la quasi indifférence, alors qu’ils devraient faire l’objet d’une mobilisation nationale. Ces chiffres révèlent des tendances inquiétantes, alors même que l’impact de la crise n’est pas encore pris en compte (chiffres de 2008).
Surendettement, renoncement aux soins, les chiffres sont mauvais.
Le gouvernement veut rassurer les Français en démontrant que la pauvreté baisse grâce à un indicateur qu’ATD Quart Monde et de nombreux observateurs et acteurs contestent : « le taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps »1. Cet indicateur reflète bien mal la réalité. En considérant le taux relatif, donc pas artificiellement ancré dans le temps, on constate que tous les indicateurs de « grande » pauvreté sont mauvais (taux de pauvreté monétaire à 50 et 40% du revenu médian), même par rapport à des objectifs chiffrés minimalistes. En ce qui concerne les données 2009, tous les indicateurs sont au rouge par rapport aux objectifs. On note en particulier une augmentation du nombre de ménages surendettés (+17% entre 2005 et 2009) et une augmentation du taux de renoncement aux soins pour des raisons financières.