Lorsque le nouvel annuaire des associations d’Hayange (Moselle), consultable sur le site de la mairie, est paru, les membres du Secours populaire y ont cherché l’adresse de leur local, en vain. A la rubrique « Caritatif et d’utilité publique », au Secours catholique succède directement une association de visites de malades à l’hôpital. Disparu, le Secours populaire. Dans ses locaux du 10, rue Jean Jaurès, l’organisation continue pourtant de venir en aide – alimentaire et vestimentaire, mais aussi journées de vacances pour les enfants, assistance aux personnes âgées… – à 400 familles, soit un millier de personnes, en situation de précarité. « Toutes les associations sont dans le livret, même les témoins de Jéhovah, et nous on n’y est pas, ni sur le site de la mairie, se désole la présidente du comité local, Anne Duflot-Allievi. [Le maire] fait comme si on n’existait plus, il s’est arrangé pour qu’on n’ait plus de visibilité. »
Bataille éminemment politique
Cet épisode, l’énième dans la bataille qui oppose le Secours populaire au maire Fabien Engelmann (Rassemblement national, ex-FN) depuis son élection, intervient alors que la justice doit – à nouveau – arbitrer leurs différends. Après avoir continuellement diminué ses subventions, la mairie avait, en 2016, coupé l’eau et l’électricité au local appartenant à la ville et occupé à titre gracieux par l’association, laquelle avait porté l’affaire devant les tribunaux. Obligée par la justice, en 2017, de rétablir le courant, la mairie avait ensuite demandé à pouvoir expulser le Secours populaire qu’elle accusait d’être « occupant sans droit ni titre ».