Douze jours après le retour de la journaliste de Libération Florence Aubenas et de son guide, Hussein Hanoun, l’Institut CSA a réalisé, à la demande de Reporters sans frontières, un nouveau sondage. A la question « Compte tenu des risques encourus, les journalistes doivent-ils selon vous continuer à se rendre en Irak ou ne pas y aller ? », 61 % des personnes interrogées estiment qu’il ne faut pas y aller. Cela représente un fléchissement de 2 points par rapport à la dernière enquête effectuée les 26 et 27 avril 2005 (59 % des personnes interrogées pensaient alors qu’il ne fallait pas se rendre en Irak).
Un tiers seulement (35 %) des personnes interrogées pensent que la presse doit poursuivre son travail d’information, et cela malgré les risques encourus. En avril, 37 % des individus sondés estimaient qu’il fallait continuer de se rendre en Irak.
Seuls les cadres, à hauteur de 53 %, estiment que les journalistes doivent toujours aller en Irak pour assurer leur devoir d’information. En revanche, les classes populaires sont de plus en plus hostiles au départ de journalistes.
Selon le CSA, il semble que la défense du devoir d’informer se soit émoussée après le témoignage de Florence Aubenas sur ses conditions difficiles de captivité.
Ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon national représentatif de 948 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage), après stratification par région et catégorie d’agglomération.