Depuis juin 2004, un décret impose aux manufacturiers et aux importateurs de pneumatiques de prendre en charge le recyclage des pneumatiques arrivés en fin de vie. Mais, bien que ce nouveau mode de fonctionnement de la filière ait enrayé la création de nouveaux dépôts, il n’apporte pas de solution concrète face à l’urgence environnementale et sanitaire que constituent les anciens sites de stockage. Pour remédier à cet état de faits, l’ensemble des acteurs de la filière (distributeurs, manufacturiers, constructeurs automobiles, professionnels du secteur des déchets…) se sont réunis sous l’égide du ministère de l’Ecologie et ont donné naissance à l’association Recyvalor. L’ambition de cet accord professionnel est de financer et d’organiser le retrait et la valorisation, en partenariat avec l’Etat et les collectivités concernées, des quelque 61 stocks de pneumatiques usagés recensés sur le territoire français. Représentant un volume global maximum de 80 000 tonnes, la résorption de ces derniers requiert un engagement financier total de près de 7 millions d’euros de la part des membres de l’association.
S’étant accordé un délai de 6 à 8 ans pour satisfaire cet objectif, Recyvalor s’est attaqué depuis le 8 septembre dernier à son premier chantier d’intervention. Situé dans le département du Tarn, le site de la ville de Graulhet concentre un stock sauvage de 800 tonnes de pneumatiques usagés. Son élimination devrait nécessiter 10 semaines de travaux pour un coût total estimé à 400 000 euros. Basé à quelques mètres de zones d’habitations et d’une école, il a été jugé prioritaire en raison des risques d’incendies, de proliférations de reptiles et de moustiques potentiellement porteurs de virus (Chikungunya…) liés à la présence de ces décharges illégales.