> 10 décembre 1948 : « Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité… »
> 26 août 1789 : « Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont la seule cause des malheurs publics et de la corruption des gouvernements… »
Les anniversaires n’ont d’intérêt que si les grands principes proclamés ne sont pas démentis par les faits. Que le ministre des Affaires étrangères s’aperçoive aujourd’hui de ce que la Ligue des droits de l’Homme a toujours affirmé, à savoir qu’un secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme n’est qu’une manœuvre de communication déchargeant les autres ministres du respect des droits et des libertés, n’est qu’un début d’autocritique qui ne doit pas masquer l’essentiel.
L’essentiel, c’est qu’aujourd’hui en France, les journalistes sont arrêtés chez eux à 6 heures 30 du matin, qu’on peut lâcher des chiens policiers à l’improviste dans une classe de collège, qu’on peut envisager tranquillement d’enfermer de force des SDF comme on enferme des sans papiers dans des centres de rétention et des personnes non condamnées dans des centres de « rétention de sûreté ».
L’essentiel, c’est qu’après le « bouclier fiscal » pour les uns et les « franchises médicales » pour les autres, on puisse juxtaposer « parachutes dorés » et contrôle du train de vie des chômeurs, et suppression des réseaux d’aide scolaire aux élèves en difficulté.
L’essentiel, c’est de savoir si la proclamation autosatisfaite de la « France pays des droits de l’Homme », secrétariat d’Etat inclus ou non, va continuer à recouvrir « la méconnaissance et le mépris » de ces droits dans le traitement quotidien de ceux qui sont les cibles de politiques sécuritaires, xénophobes et inégalitaires.
La Ligue des droits de l’Homme, en ce jour du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH), appelle les gouvernants actuels à mettre leurs actes en accord avec leurs postures médiatiques, et les citoyens à s’engager toujours davantage pour la protection et le progrès si nécessaire de la liberté et de l’égalité en droits et en dignité, dans les faits et chaque jour, de tous les êtres humains face à l’autoritarisme, à la discrimination et à l’injustice sociale.