Le 13 septembre dernier, Jeff Bezos, célèbre multimilliardaire américain qui a accumulé plus de 100 milliards d’euros à la tête d’Amazon, a annoncé la création d’un fonds de deux milliards de dollars pour les communautés défavorisées. Et nous qu’avons-nous fait ? Nous avons très largement applaudi, bien sûr, face à un tel élan de générosité.
Petit à petit, nous nous sommes habitués à vivre dans un monde où une poignée d’individus, dont la richesse dépasse souvent le PIB de certains pays, décident eux-mêmes de la meilleure façon d’allouer chaque année plusieurs millions d’euros d’argent privé, qui pour l’éducation, qui pour la santé, qui encore pour les arts et la culture, quand il ne s’agit pas d’envoyer des fusées sur Mars.
Plusieurs millions d’euros d’argent privé sur le papier, mais dans les faits ? Pour l’essentiel, plusieurs millions d’argent public. Car la loi fiscale aux États-Unis comme en France est telle que ces « généreux » donateurs bénéficient d’une réduction d’impôt pour ces dons, tout cela après avoir très largement échappé à l’impôt sur leurs profits grâce à des montages fiscaux internationaux complexes.