Les prévisions météorologiques se confirment et cette année encore, de plus en plus de personnes en situation de grande vulnérabilité vont en être victimes. Si l’augmentation du nombre de places d’hébergement d’urgence est nécessaire, il faut impérativement travailler à une prise en charge et à un accompagnement global, en amont et dans la durée, pour les personnes fragilisées.
Chaque année, la Croix-Rouge française accompagne plus d’un million de personnes en situation de précarité. Tout au long de l’année, elle oriente les personnes sans-abri vers des solutions d’hébergement et de logements adaptés à leurs problématiques individuelles. L’association dispose de plus de 6 000 places dans une soixantaine d’établissements, elle gère plus de cinquante lieux d’accueil de jour et ses 210 équipes de samu social bénévoles et salariées interviennent dans 77 départements, pour accompagner les personnes vulnérables et sans-abri. Elle est également en charge du « 115 » et de SIAO (Service intégré de l’accueil et de l’orientation) dans 14 départements.
Depuis le début du mois de novembre et comme à chaque entrée dans l’hiver, la Croix-Rouge française se tient prête à déployer des moyens supplémentaires. Dimanche 15 janvier, elle a ainsi déclenché son « Plan vagues de froid » pour anticiper et gérer le plus efficacement possible la baisse des températures annoncée. Elle a renforcé l’accompagnement de son réseau en assurant ainsi la pleine continuité de ses actions quotidiennes par la mobilisation des équipes de l’action sociale et du secourisme afin, notamment, de renforcer les maraudes et assurer l’accueil dans des centres d’hébergement d’urgence.
Certes, des dispositions ont été prises pour offrir des places d’hébergement supplémentaires et l’engagement des pouvoirs publics est significatif. Mais la situation reste encore très alarmante. L’évolution et la diversité des populations touchées (travailleurs pauvres, familles monoparentales, jeunes, personnes âgées …), de plus en plus éloignées de l’accompagnement, doivent nous interroger collectivement sur notre capacité à prévenir les ruptures dans les parcours de vie, anticiper l’urgence, adapter nos dispositifs et viser un logement pour tous et non par défaut un hébergement de secours.
Au-delà de la mobilisation actuelle, même si elle est importante, il devient incontournable et urgent de mettre en place un véritable accompagnement social dans la durée et des actions spécifiques à chaque territoire pour permettre à ces personnes en situation de très grande précarité de se reconstruire et de retrouver une existence digne.