Le jeudi 2 février, lors d’une intervention de police à Aulnay-sous-Bois, Théo a été gravement blessé à tel point qu’il a dû être opéré en urgence. Le diagnostic ne laisse aucun doute, il ne peut s’agir ni d’un accident, ni de légitime défense : il y a eu violences délibérées et la qualification de viol est retenue pour au moins un policier.
Nous nous interrogeons sur la formation des policiers, sur leurs effectifs, sur leur suivi psychologique et professionnel, car leur métier est difficile, au plus près de la misère sociale et de la violence. Nos questions vont plus loin : quel est le rôle de la police dans une démocratie : maintien de quel ordre ? Au service de qui ?
La justice doit être indépendante du pouvoir exécutif, c’est une des conditions fondamentales de la démocratie. Les auteurs de crimes et délits doivent être jugés selon les mêmes règles, quel que soit leur statut social ou professionnel. Les agents des forces de l’ordre sont respectables et doivent être fermement défendus quand ils sont attaqués dans l’exercice de leur fonction. Mais cette fonction officielle ne peut justifier la banalisation d’agissements contraires à la loi. Du point de vue juridique comme d’un point de vue moral, si l’auteur d’une violence est en position d’autorité vis-à-vis de sa victime, cela constitue une « circonstance aggravante ».
L’agression de Théo vient s’ajouter à de trop nombreuses provocations policières, telles les contrôles au faciès qui se multiplient sans que soient prises des mesures à la hauteur de la situation. Les dégradations de bâtiments et les attaques contre les policiers ne peuvent constituer une réponse adéquate. Sans être excusables, elles sont cependant compréhensibles. Les « bavures » sont plus rares quand tous les citoyens comprennent que la loi et la police les protègent ; et qu’ils devront eux-mêmes répondre de leurs actes. Ceux qui promettent aux « casseurs » une justice implacable doivent sanctionner avec la même fermeté les actes violents commis à l’encontre de Théo, au bout d’une enquête impartiale et approfondie.
Le MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente) refuse de justifier toute forme de violence. Le MAN réaffirme que la loi doit être juste et appliquée de la même manière à tous : c’est la condition de la justice et de la paix sociale.