Le mouvement syndical français a déjà travaillé sur la question. Certes, dans la durée, ce ne fut pas un axe majeur des activités des fédérations syndicales de cheminots. Ce ne fut d’ailleurs le travail que d’une seule fédération, la CFDT ; et l’essentiel des réflexions se concentrèrent au début des années 19701.
A travers plusieurs textes de congrès, SUD-Rail se réclame du courant autogestionnaire et a esquissé quelques pistes en ce sens (rôle des collectifs de travail, de la hiérarchie, des usagers, …) qui méritent d’être creusées. Parmi les autres fédérations, plusieurs ont construit des projets autour de la notion de service public ferroviaire ; ils n’intègrent aucune dimension autogestionnaire.
En 1973, la fédération CFDT des cheminots met les choses au clair :
« Qu’est-ce que l’autogestion ?
Sur un plan général, c’est la gestion par les intéressés eux-mêmes des structures sociales, économiques et politiques dans lesquelles ils sont insérés et agissent : quartiers, communes, régions, universités, entreprises.
Au niveau de l’entreprise, c’est l’instauration d’un type de rapports sociaux égalitaire, où chaque travailleur se sent concerné par l’activité de l’ensemble et retrouve, par sa libre insertion dans la collectivité, la maîtrise sur la nature, la destination, l’organisation de son travail.
Pour dire les choses plus simplement, c’est le fait, pour les travailleurs de s’administrer eux-mêmes, de se diriger eux-mêmes.