« Ces gens ont besoin de vous pour retrouver un travail », voilà en substance le discours fait aux représentants associatifs tout au long de la première phase du plan de cohésion sociale de 2004 à 2007. L’activation de dizaines de milliers de postes de travail (contrat d’avenir, contrat d’accompagnement dans l’emploi) par les associations a bien eu lieu malgré l’absence de concertation avec les secteurs associatifs « généralistes » (hors secteur de l’insertion par l’activité économique) sur les conditions de suivis de ces postes. Début juillet, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a annoncé la décision du gouvernement de réduire de près d’un tiers le nombre d’entrée en CA et CAE au second semestre 2007 (130 000 contre 175 000 au premier semestre). Cet « ajustement » a été confirmé par le délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle, Jean Gaeremynck, en raison essentiellement de l’amélioration de la conjoncture économique au premier semestre. Michel Tendil dans un article du site Localtis précise les raisons budgétaires qui semblent sous-tendre ces décisions : il manquerait 300 millions d’euros au budget pour les contrats aidés.
Dans les médias, des réactions commencent à se faire entendre pour dénoncer cette logique du « yo-yo » permanent et de l’absence de concertation (voir l’article paru dans l’Humanité avec le témoignage de Pascal Champvert pour les directions des maisons de retraites, ou encore de Marc Gagnaire pour la FNARS). Sur le terrain, notamment en Lorraine où une action collective a été engagée, des responsables associatifs témoignent du blocage par le service public de l’emploi des entrées et renouvellements dans l’attente de connaître leur volume pour le second semestre.
La CPCA a publié son « Livre vert sur l’emploi dans les associations » le 2 juin dernier dans lequel elle rappelle la nécessité d’une concertation nationale avec le mouvement associatif sur les politiques d’emplois, et d’emplois aidés en particulier. Un sondage exclusif réalisé auprès de 1000 responsables associatifs montrait qu’ils étaient 65% à souhaiter une pérennisation des dispositifs d’emplois aidés notamment dans le cadre du plan de cohésion sociale. L’USGERES, co-signataire du Livre vert, a publié un communiqué de presse le 10 juillet demandant au gouvernement de réexaminer sa décision de réduire le nombre de contrats aidés dans le secteur non marchand. Dans un courrier du 21 juin, le cabinet du Premier ministre nous fait savoir que Monsieur Fillon a transmis le Livre vert à Christine Lagarde, Ministre de L’économie, des finances et de l’emploi « aux fins d’un examen attentif ». Enfin, le cabinet de la Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports a été informé début septembre par la CPCA de la situation. A suivre...