L’Uniopss (associations non lucratives) a déploré lundi un "manque de cohérence" des réformes dans le secteur de la solidarité menées par le gouvernement, y voyant une cause de découragement des acteurs de ce secteur, lundi lors d’une conférence de presse.
L’Uniopss - Union nationale interfédérale des organismes privés sanitaires et sociaux - regroupe les principales associations du secteur socio-sanitaire en France : 129 associations nationales (Restos du coeur, Emmaüs, Croix rouge française...) et 22 unions régionales, gérant 7.000 établissements sanitaires et sociaux. Elle a présenté lundi son rapport annuel 2005 intitulé "La panne de l’appareil public dans une société en mouvement - Pour un projet de société en dialogue, des réformes cohérentes et la modernisation de toutes les institutions".
"Comment avancer concrètement si les réformes proposées manquent de cohérence ? On ne peut pas nier qu’il y ait une volonté de changement, mais on n’arrive pas à identifier le modèle social qu’on nous propose", a estimé Jean-Michel Bloch-Lainé, président de l’Uniopss.
Il a déploré que celui-ci apparaisse "tantôt d’inspiration libérale, puis sociale, et parfois socio-libérale".
Citant en exemple les domaines des services à la personne et de la lutte contre l’exclusion, M. Bloch-Lainé a également souligné un manque de lisibilité des dispositifs mis en place, accentué par la décentralisation.
"Les dispositifs s’empilent, et il devient très difficile de s’y retrouver pour les associations", a-t-il relevé, estimant que les acteurs de la solidarité étaient "dans un état d’esprit morose".
L’Uniopss a réitéré sa demande que soit créé un contrat unique d’insertion, qui remplacerait toutes les formules de contrats aidés. Elle souhaite qu’un cahier des charges exigeant soit élaboré pour les agréments qui doivent être délivrés aux structures prenant en charge des personnes fragiles.
Elle a aussi souligné sa volonté de travailler davantage avec les syndicats et le patronat, sur des thèmes comme le logement et l’exclusion.
S’agissant du logement, "un appel commun avec les partenaires sociaux", comportant des propositions concrètes, sera lancé "dans quelques semaines", a précisé Bernard Grouès, conseiller technique de l’Uniopss.
"En ne faisant que de l’action sociale, nous n’agissons qu’à la marge de la société. Il faut se rapprocher du coeur du système économique et social", a-t-il ajouté, indiquant que l’Uniopss avait été invitée par les syndicats à se joindre à la réflexion sur l’indemnisation du chômage.