L’Uniopss et EAPN France viennent de répondre à la consultation lancée par la Commission européenne sur le socle européen des droits sociaux. Les deux organisations ont voulu donner un contenu concret à ce socle pour qu’il contribue à améliorer la vie quotidienne des citoyens européens. L’Uniopss et EAPN France plaident notamment pour la mise en place d’une protection sociale pour les Etats membres qui n’en bénéficient pas et le renforcement de celle-ci dans les autres Etats.
Dans une Europe récemment bousculée par le Brexit et la montée des partis extrêmes et dans un contexte où la protection sociale est menacée, la mise en place d’un socle européen des droits sociaux s’impose plus que jamais. Rappelons qu’en Europe, 1 européen sur 4 est en risque de pauvreté, soit 119 millions de personnes, et que plus de 20 millions de personnes sont au chômage. Renforcer la dimension sociale du projet européen est donc apparu indispensable à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui a initié cette vaste consultation publique.
Dans sa réponse, EAPN France, réseau européen de lutte contre la pauvreté, a insisté notamment sur la nécessité d’instaurer, dans tous les Etats européens, un revenu minimum national, un salaire minimum national et une assurance-chômage nationale. Le montant de ces trois éléments sera différent dans chaque pays mais les critères pour les déterminer devront être communs entre les Etats membres. Au-delà de la réalisation de ces objectifs, EAPN propose la création d’une ligne budgétaire spécifique centralisant les crédits existants (Fonds Social Européen, Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis, Fonds d’investissement social européen) et des crédits complémentaires.
L’Uniopss, qui regroupe les associations des secteurs social, médico-social et sanitaire, a soutenu les propositions d’EAPN France, en les complétant notamment par la nécessité d’une prise en compte du caractère transversal du handicap dans le socle européen des droits sociaux, la fixation de l’âge de départ à la retraite en lien avec la notion « d’espérance de vie en bonne santé » ou encore le maintien et la défense de services sociaux d’intérêt général (SSIG) forts.
Les réponses à la consultation viendront alimenter le livre blanc de la Commission européenne, attendu pour mars 2017.