Smart France, une entreprise collective qui mutualise les intermittents, a eu son compte employeur radié de Pôle emploi le 1er octobre. Les organisateurs y voient l’attaque idéologique d’un modèle par des acteurs désireux d’avancer leurs pions. Profession Spectacle a enquêté sur les dessous de l’affaire.
Depuis le 1er octobre, le compte employeur de Smart France et de son producteur de spectacle La Nouvelle Aventure a été radié de chez Pôle emploi. Désormais, les artistes sociétaires de ces organismes ne pourront plus faire valoir leurs droits auprès de l’établissement chargé de l’emploi pour des contrats signés par ce biais. Au sein de la coopérative, on accuse encore le coup. « Les sociétaires ont été informés début septembre, rappelle Emily Lecourtois, responsable des affaires publiques. Nous avions demandé la suspension de la décision mais nous n’avons pas eu de réponse favorable. Nous n’avons pas eu le temps ni les conditions de défendre notre modèle. »
Du côté de Pôle emploi, cette décision n’a rien d’un hasard de calendrier et, surtout, n’a pas été prise de façon spontanée. La communication de l’organisme explique qu’il y a eu plusieurs investigations en amont pour des suspicions de fausses déclarations au chômage et que Smart France était au courant des contrôles en cours. L’organisme assure qu’il y a eu des échanges avec la coopérative et que la décision résulte d’un long processus. Par ailleurs, d’autres entreprises qui travaillaient comme intermédiaires entre les artistes et les organisateurs, ce que reproche Pôle emploi à Smart France, ont vu leur compte être fermé pour cette même raison par le passé. L’organisme estime donc que cette décision n’a rien d’une surprise – et ne se soucie guère de prendre une telle mesure dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique.