Le secrétaire d’Etat aux sports Bernard Laporte a annoncé hier dans les « Dernières Nouvelles d’Alsace » qu’il était favorable à la mise en place d’un service civique obligatoire pour les jeunes de 18-25 ans.
La FAGE qui s’est saisie dès l’origine de la question du service civique s’interroge sur les propos tenus par Monsieur Laporte.
Si la FAGE rejoint le secrétaire d’Etat sur l’objectif de voir à terme chaque jeune effectuer un service civique afin de retisser le lien social dans notre pays, elle émet de grandes réserves quant à la méthode avancée par le gouvernement depuis la campagne présidentielle. En effet, la question cruciale de l’engagement citoyen des jeunes nécessite que les pouvoirs publics fassent preuve d’une méthode réfléchie.
La FAGE souhaite à terme que chaque étudiant ait effectué un service civique pour obtenir un diplôme Master ou de niveau équivalent et que cet engagement soit valorisé dans le cadre de son parcours universitaire. La FAGE est également consciente que cet objectif ne saurait être appliqué dans l’Enseignement supérieur à court terme.
Pour la FAGE, il est nécessaire que le service civil volontaire, tel qu’il existe à l’heure actuelle, fasse l’objet d’une attention particulière et de moyens financiers ambitieux avant d’entreprendre la mise en place d’un service civique obligatoire qui serait perçu par un trop grand nombre de jeunes comme un engagement forcé.
Par ailleurs, la durée de 100h d’engagement proposé par le secrétaire d’Etat ne permettra pas pour la FAGE une réelle expérience de l’engagement citoyen au service de l’Autre. Pour la FAGE, un service civique doit comprendre au minimum 6 mois d’engagement continu dans une structure associative.
Tel qu’annoncé par les différents candidats à l’élection présidentielle, le service civique était présenté comme le moyen de « recadrer » une jeunesse en perte de repère. Pour la FAGE, le service civique ne doit pas être pensé à des fins utilitaristes, mais doit permettre une véritable expérience citoyenne pour chaque jeune.
Pour la FAGE et les associations étudiantes, qui font de la citoyenneté des étudiants un des fers de lance de leur engagement, un service civique qui puisse contribuer au maintien ou à la reconstruction du lien social ne saurait être mis en place à court terme par le biais de mesures précipitées.