Grandi à Rio de Janeiro, au Brésil, terre de favelas et de détresse sociale, ce patron de 34 ans est l’un des 1 400 "entrepreneurs sociaux" soutenus par Ashoka, une organisation non gouvernementale (ONG) créée en 1980 par un ancien responsable américain du cabinet McKinsey pour réconcilier l’esprit d’entreprise avec la fibre sociale.
Convaincu que l’apprentissage de l’informatique pouvait contribuer à l’insertion dans la société des gamins des rues, M. Baggio décide, il y a neuf ans, de fonder un "comité de démocratisation de l’informatique", dédié à la lutte contre ce qu’il nomme "l’apartheid digital". Une première école "d’informatique et de citoyenneté" ouvre à Rio, puis une deuxième, puis cinq, puis dix... Aujourd’hui, 833 écoles fonctionnent sur ce modèle au Brésil, mais aussi en Argentine, au Chili ou en Angola. Elles ont vu passer 536 000 enfants et adolescents, arrachés à la rue et formés sur du matériel de récupération. Deux tiers sont noirs et ne disposent d’aucun revenu.