Décidément les socialistes ont un réel problème avec la solidarité internationale. Après la taxe sur les transactions financières, vidée de sa substance par un Michel Sapin très à l’écoute du lobby bancaire, c’est maintenant la taxe UNITAID sur les billets d’avion qui se retrouve dans le collimateur de Bruno Le Roux. Mercredi 4 novembre, le président du groupe socialiste à l’Assemblé Nationale a proposé de supprimer purement et simplement cette microtaxe pour en transférer la charge sur la grande distribution. Afin d’encourager Bruno Le Roux à revoir rapidement sa copie, AIDES a décidé d’aller lui dire tout le bien qu’elle pensait de sa proposition directement à sa permanence.
La taxe UNITAID sur les billets d’avion, instaurée par Jacques Chirac en 2006, a permis de lever chaque année plus de 100 millions d’euros destinés à lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays en développement. Soit près d’un milliard d’euros collectés depuis sa création. Ce sont notamment 480.000 enfants malades du sida qui, grâce à UNITAID, ont désormais accès au traitement qui les maintient en vie. Mais il semblerait que M. Leroux soit davantage sensible au lobbying d’Air France qu’au devenir des malades. La compagnie soutient en effet depuis plusieurs années que cet euro symbolique prélevé sur chaque billet d’avion (20 à 40€ sur un billet en classe affaires), est la principale raison de sa mauvaise santé économique. Cet argument ne tient pas la route, d’autant que toutes les compagnies internationales décollant des aéroports français s’acquittent également de cette taxe. Un rapport publié en juillet 2011 par l’Assemblée nationale qualifiait même la taxe UNITAID de "réussite française", soulignant qu’elle n’avait eu aucun effet négatif sur le trafic ou les emplois du secteur aérien. CQFD.
"Taxons les pauvres, ils sont tellement plus nombreux" : M. Le Roux entend donc taxer le paquet de pâtes du consommateur lambda plutôt que les passagers des avions, classes affaires comprises. AIDES voit dans ce transfert d’assiette une nouvelle façon de faire peser sur les classes populaires un impôt jusqu’ici destiné à une population privilégiée. Car quoi qu’on en dise, l’avion reste un moyen de transport coûteux que tous les français ne peuvent pas s’offrir. Nous sommes décidément loin de la "justice fiscale" promise par un candidat Hollande en campagne. Gageons d’ailleurs que la grande distribution n’acceptera pas aussi docilement le transfert de cette taxe.
AIDES a tenté de rappeler Bruno Le Roux à la raison. Nos militants ont investi sa permanence ce matin 6 novembre afin de lui envoyer un message fort : ne sacrifions pas une taxe de solidarité qui marche, ne jouons pas avec la vie des malades.
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