Le monde associatif est devenu le terreau d’une nouvelle précarité. Incités à prendre en charge les politiques publiques d’action sociale autrefois dévolues à l’Etat, les travailleurs associatifs voient leurs conditions de travail se dégrader.
Dans l’imaginaire collectif, travailler dans le monde associatif est le lieu idéal pour se réaliser, avoir un travail qui fait sens et s’épanouir. Pourtant, loin de l’idéal, les conditions de travail y sont plus dégradées qu’ailleurs et le monde associatif est devenu le terreau d’une nouvelle précarité. De petites structures, partiellement professionnelles, se voient confier par l’Etat la charge de ses politiques publiques d’action sociale sans pour autant bénéficier des financements pérennes dont disposait auparavant le service public. Cet article vise à produire une vision désenchantée du monde du travail associatif transformé malgré lui en lieu d’expérimentation de la flexibilisation du travail.
Le monde associatif a bénéficié d’une extraordinaire croissance salariale ces trente dernières années et en a fait le principal employeur de l’économie sociale et solidaire. Selon le fichier SIRENE de l’INSEE, le nombre d’emplois salariés dans les associations relevant de la loi de 1901 est passé de 660 000 salariés en 1980, à 1,9 millions en 2009.