Pourquoi supprimer l’Observatoire national de la pauvreté ?

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Pourquoi supprimer l'Observatoire national de la pauvreté ?

Depuis dix ans, l’Onpes diffuse en toute indépendance des études pour mieux lutter contre l’exclusion, qui frappe une personne sur dix en France. Les pouvoirs publics chercheraient-ils à « casser le thermomètre » pour ne plus voir le malade ?

Quelques jours à peine après la « journée mondiale de lutte contre la pauvreté » célébrée chaque année le 17 octobre, le gouvernement envisage de supprimer l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes). Un tel symbole ne pouvait passer inaperçu.

Créé par la loi d’orientation du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions, loi fondatrice des politiques publiques en matière de lutte contre la pauvreté, l’Onpes est composé à parité de représentants des grandes administrations publiques comme l’Insee, le ministère de l’Economie, les directions statistiques des ministères du Travail et des Affaires sociales, mais également de chercheurs et d’universitaires spécialistes du domaine en France et en Europe, ainsi que de personnalités qualifiées issues du monde associatif. Il a permis durant vingt ans, par la publication de plus de 10 rapports, de très nombreuses études et recherches, et par la diffusion d’un tableau de bord annuel sur la pauvreté (notamment celle des enfants), d’éclairer le débat public sur la réalité de ce phénomène en France et en Europe.


Par
- Pierre Concialdi économiste
- Manuel Domergue directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre
- Jean Gadrey professeur honoraire d’économie, université de Lille
- Didier Gelot ancien secrétaire général de l’Onpes
- Florent Gueguen directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité
- Maryse Marpsat ancienne chercheuse à l’Ined, responsable du programme sur les personnes sans domicile
- Antoine Math chercheur à l’Ires
- Serge Paugam sociologue, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS
- Philippe Warin CNRS, cofondateur de l’Observatoire des non-recours aux droits et ­services

Source : Libération du 21/10/19

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