Trois chercheurs réagissent face à la perspective de cures d’austérité drastiques qui se dessine pour les pays européens dans le contexte de l’après-crise. Ils réaffirment l’impératif de l’investissement social, central dans l’agenda de Lisbonne, pour la période à venir.
L’idée de l’investissement social n’est pas neuve. Elle est une réponse globale et cohérente aux défis de la société post-industrielle, défis tant démographiques qu’économiques et sociaux. Elle considère la protection sociale comme une condition de possibilité et non un obstacle à une croissance économique soutenue. Elle se veut également une alternative correctrice par rapport aux stratégies de la Troisième voie dont l’insistance sur la responsabilité individuelle se fait au détriment des conditions de possibilité d’une égalité des chances effective. Elle a en partie inspiré la stratégie européenne dite stratégie de Lisbonne et a connu une élaboration plus systématique dans un livre dirigé par Esping-Andersen en 2002, intitulé Why We Need a New Welfare State.