Jeudi 13 janvier aura lieu à Rennes (Ille-et-Vilaine) le procès de sept militants du GANVA (Groupe d’Actions Non-Violentes Antinucléaires). Entre le 29 mai et le 2 juin 2007, ils ont occupé deux pylônes d’une ligne à Très Haute Tension (THT) dans le pays de Fougères (Ille-et-Vilaine). Le Réseau "Sortir du nucléaire" tient à témoigner à nouveau son soutien à ces lanceurs d’alerte pacifiques. Nous serons présents à la conférence de presse organisée ce jeudi à Rennes (11 h au bistrot "la quincaillerie générale", 15 rue Paul Bert).
Par leur courageuse action de désobéissance civile, ces militants ont dénoncé un double projet : la construction d’un réacteur nucléaire EPR (European Presurise Reactor) à Flamanville (Manche), et celle d’une ligne électrique à 400.000 volts (la THT « Cotentin-Maine »), qui devrait transporter vers le sud de la Bretagne l’électricité produite par l’EPR. Suite à cette occupation légitime, RTE, filiale d’EDF SA, a porté plainte pour atteinte à la loi de 1906 sur l’énergie. Le Procureur n’a pas retenu la « mise en danger de la vie d’autrui ». Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", c’est bien logique : ce sont les centrales nucléaires et les lignes THT qui présentent des dangers, et non pas les personnes qui s’y opposent pacifiquement.
Ce procès nous rappelle que l’EPR est un projet couteux, inutile et dangereux, à Flamanville comme ailleurs. Loin de répondre aux besoins énergétiques de la France, ce chantier est avant tout une vitrine pour l’industrie nucléaire, qui souhaite exporter sa technologie à l’étranger. Depuis plusieurs années, de sérieux soupçons pèsent sur les lignes à haute et très haute tension, et leur nocivité pour la santé humaine et animale devient plus que probable [1]. Mais RTE ne prend pas en compte les inquiétudes légitimes des élus et des populations, et poursuit son projet. Aucune étude épidémiologique indépendante n’a été menée sur l’effet des lignes THT, bafouant ainsi le principe de précaution et la santé des populations.
Trois ans et demi après l’action du GANVA, le chantier de Flamanville compte déjà deux ans de retard et deux milliards d’euros de surcoût. Dans des documents internes révélés par le Réseau « Sortir du nucléaire », EDF SA reconnaît que la sûreté de l’EPR présente des failles majeures [2].
THT+EPR, ce couple infernal est représentatif d’un modèle énergétique obsolète. La radioactivité contamine durablement l’environnement, le transport d’électricité sur de longues distances occasionne d’importants gaspillages (environ 7 % de pertes en ligne), et la production nucléaire est inadaptée à la consommation (la France importe massivement de l’électricité en période de pointe)... La production électrique nucléarisée et centralisée doit laisser place au seul modèle d’avenir : la sobriété énergétique, et un bouquet d’énergies renouvelables disponible au plus près des consommateurs.
Comme toujours, le nucléaire progresse au détriment de notre santé, de l’environnement et de la démocratie. Pour François Mativet, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" : "une fois de plus, on constate que le nucléaire inverse la réalité. Alors que les militants du GANVA devraient être reconnus et respectés comme des donneurs d’alerte, on les retrouve devant un tribunal. Et c’est symptomatique de cette énergie du passé qui a été mise en place sans consultation démocratique et qui continue à survivre au prix de mensonges éhontés flagrants, et de dénis de démocratie permanents."
Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à un rassemblement de soutien le jeudi 13 janvier 2011 à 15 h à la cité judiciaire de Rennes, 7 Rue Pierre Abélard. Nous serons également présents pour soutenir le GANVA le 26 janvier à Caen (Calvados), dans le cadre d’une autre affaire : le blocage du « train d’enfer » le 5 novembre 2010.