Elle a tout d’une entreprise ordinaire. Elle fabrique des câbles pour les télécoms, l’automobile ou le bâtiment, compte cinq usines en Basse-Normandie, deux en Chine, une au Brésil. Sauf que la société Acome n’est pas une entreprise tout à fait comme les autres.
Elle a un patron, des salariés, des actionnaires, un plan stratégique, a connu un plan social et des moments où il a fallu « serrer les boulons ». Elle se heurte à une concurrence féroce, a de faibles marges, subit les aléas du cours du cuivre, cherche à faire des profits, contracte des crédits bancaires si besoin…
1400 coopérateurs
Mais Acome appartient à l’économie sociale et solidaire. C’est la première société coopérative et participative (Scop) de France, par son chiffre d’affaires (425 millions d’euros, en 2011) et par son nombre d’actionnaires. Pardon, de « coopérateurs ». Ils sont 1 400, et c’est le nombre exact de salariés
Personne d’autre ne siège au conseil d’administration, « Pas d’actionnaire extérieur qui vient investir dans l’entreprise et demande des dividendes. Pas de fond de pension », explique le PDG, Jacques de Heere. Au conseil, c’est un homme, une voix, quelle que soit la taille ou le statut de l’actionnaire, PDG ou ouvrier. C’est aussi un état d’esprit qui fait primer l’humain. « Cela veut dire qu’on est plus vigilant, qu’on passe du temps à expliquer notre stratégie, pour que chacun adhère à nos décisions. »