En faisant saisir les ressources de la Confédération paysanne, la multinationale Monsanto tente de réduire au silence ceux qui ont porté la question des organismes génétiquement modifiés sur la place publique. Cette offensive contre les libertés syndicales va de pair avec la tentative d’imposer sans consultation les OGM. Un double déni de démocratie.
Il était 16 h 55, ce vendredi 26 novembre, quand un huissier s’est présenté dans une agence parisienne du Crédit mutuel, muni d’un « commandement aux fins de recouvrement », selon la formule consacrée. Démarche ordinaire d’un créancier irascible ? Pas vraiment. À tout point de vue, l’affaire revêt un caractère exceptionnel par la raison sociale des protagonistes. L’huissier agit en effet au nom de la firme transnationale de l’agrochimie Monsanto, et l’action vise un syndicat français, la Confédération paysanne. Que nul ne s’y trompe : par cette démarche, la firme, rendue tristement célèbre par la production de défoliants pendant la guerre du Vietnam, tente de faire la peau à la « Conf ». Il s’agit d’attaquer l’organisation syndicale au porte-monnaie.