Les organismes adhérents du Coorace permettent chaque année à 120 000 personnes de reprendre contact avec le travail. Thierry Bataille, vice-président de la Fédération Coorace, nous explique comment.
Quelles sont les missions de la Fédération Coorace ?
Notre rôle est de représenter l’ensemble de nos adhérents auprès des politiques et des institutionnels. Nous y travaillons en privilégiant quatre axes :
1. Partir des besoins des publics en recherche d’emploi, pour apporter la ou les réponses pertinentes, soit en créant directement les outils adéquats, soit en jouant la complémentarité avec d’autres acteurs intervenants.
2. Inscrire cette réflexion et ces actions dans un territoire, en considérant ses atouts, ses faiblesses et ses besoins.
3. Mettre en œuvre des actions sur des filières professionnelles correspondant aux besoins de main-d’œuvre ou d’activités de ce territoire.
4. Expérimenter et conduire les parcours d’insertion des personnes concernées par des actions alliant mise à l’emploi, accompagnement et formation.
Que signifie pour vous la notion d’insertion ?
La Fédération Coorace oeuvre pour le droit au travail pour tous. La mise en situation de travail de personnes en difficultés, accompagnées, suivies et évaluées, favorise l’émergence des capacités des personnes. Les missions proposées et la mise en place de formations ciblées pour des postes à faibles qualifications permettent d’aboutir à la construction d’un parcours professionnel.
Quelles formations proposez-vous ?
La formation est un vecteur essentiel pour le Coorace. Un plan de formation est monté chaque année au sein de la Fédération en direction des salariés permanents et des bénévoles, afin d’assurer la professionnalisation des acteurs. Une démarche Qualité est entamée sur l’ensemble du territoire, appelée programme Cèdre. Il est l’une des grandes réussites de la Fédération pour l’animation du réseau.
Les salariés en insertion bénéficient également d’une attention particulière pour les formations, par le biais de l’AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes). Celles-ci, construites sur mesures et adaptées aux difficultés des personnes, sont ciblées sur l’adaptation aux postes. Elles vont rarement vers la qualification mais elles font levier pour l’intégration pérenne en milieu ordinaire de travail.
Quels résultats obtenez-vous en termes de réinsertion ?
Le réseau génère tout d’abord une activité de près de 4 millions d’heures de travail dans le secteur des services aux personnes et 3,5 millions d’heures dans le secteur du service aux entreprises. On peut dire qu’environ un tiers des personnes retrouve une solution en termes d’emploi (CDI ou CDD de plus de 6 mois) au bout d’un an. Mais l’agrément permettant aux personnes de travailler au sein d’une entreprise d’insertion par l’activité économique (IAE) n’est que de deux ans, et c’est trop court pour permettre aux plus marginalisés de satisfaire aux exigences des employeurs.
Vous êtes partenaires de l’ANPE, en quoi ce partenariat consiste-t-il ?
Une convention nous lie et a pour objectif de repérer les bonnes pratiques sur le terrain, à travers dix sites d’observation, et de faire remonter les problèmes. On peut estimer qu’ainsi, les deux réseaux se connaissent mieux et établissent un partenariat satisfaisant. La nouvelle circulaire sur l’agrément permettra, nous l’espérons, de porter plus d’attention au traitement individuel des dossiers. Mais il faudra aller plus loin encore dans l’assouplissement et l’adaptation des mesures pour lutter efficacement contre l’exclusion. Nous pensons pouvoir relever le défi si la confiance est réciproque, si le partenariat est partagé et, bien sûr, si les politiques de l’emploi accompagnent l’engagement du Coorace pour le droit au travail pour tous.