Alors que la consommation de produits biologiques croit de façon régulière depuis plusieurs années - près de la moitié des consommateurs affirment ainsi manger au moins un produit bio chaque mois - la production bio française reste fragile et très nettement insuffisante. Une situation inquiétante qui ouvre la porte à de possibles dérives, en contradiction avec les principes fondamentaux de la bio.
En début d’année, un agriculteur est décédé d’une leucémie. Si cette information n’est hélas pas exceptionnelle, ce qui est l’est davantage est que la maladie de ce viticulteur, Yannick Chénet, qui avait pulvérisé des pesticides sur ses vignes pendant de nombreuses années, a été reconnue par la Mutualité sociale agricole (MSA) comme professionnelle. Cas rare, une vingtaine seulement l’ont été, alors que les enquêtes de santé menées par la MSA et par des chercheurs indépendants prouvent [2] les graves conséquences sanitaires liées à l’utilisation des pesticides : maladie de Parkinson -d’après l’INSERM le risque de contracter cette maladie est multiplié par deux chez les agriculteurs- cancers, troubles des systèmes digestifs et respiratoires etc…